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Pédagogie & numérique: les enseignants ont leur laboratoire

L’inauguration officielle de l’EduLAB a eu lieu le 27 mars dernier. Situé au coeur de Technofutur TIC, cet espace destiné aux enseignants a été conçu pour expérimenter, prototyper et créer des nouveaux usages pédagogiques grâce au numérique. C’est Jonathan Ponsard qui coordonne depuis un an en tant que techno-pédagogue ce nouvel espace de formation, de partage et d’expérimentations pédagogiques et numériques.

 

Pédagogie positive

Jonathan Ponsard : "LudiLAB, CreaLAB, FabLAB, LearningLAB: il existe de nombreuses catégories de laboratoires. Nous, notre ingrédient principal, c’est la pédagogie. Il y a actuellement en Communauté française un millier de classes équipées en numérique. Le dernier appel à projet Ecole numérique a suscité l’envoi de 750 projets. Nous proposons d’accompagner et de former les acteurs de l’enseignement dans cette transformation numérique et pédagogique. On intègre les pédagogies actives, positives, ludiques et créatives. La première chose qu’on fait, c’est rassurer les enseignants. Après, tout est centré sur l’expérimentation et le partage dans un concept de classe flexible. L’objectif est de voir comment on peut intégrer les TIC dans les pratiques pédagogiques des enseignants et créer les conditions pour qu'ils puissent reproduire l’exercice auprès de leurs élèves."

 

Modularité, flexibilité et nouvelles pratiques

Maude Maréchal, formatrice à l’EduLAB: "Pour atteindre cet objectif, il fallait absolument un espace modulaire qui favorise les modes différenciés d’apprentissage, la mise en réseau des participants, l’échange d’expérience et d’expertise. On trouve ainsi dans l’EduLab des chaises collaboratives, des tables amovibles, des ballons siège, des " fat boys ", des tables hautes pour l’apprentissage debout. Ici, le matériel est à taille adulte, ce qui permet aux participants de se mettre dans la peau des enfants." Mais l’essentiel est numérique. Technofutur TIC s’est doté d’une grande variété de matériel, celui qu’on trouve dans les classes numériques, mais aussi du nouveau matériel qui peut être source d’inspiration et de nouvelles pratiques : robots, drones, imprimantes 3D, casques de réalité virtuelle, tablettes, PC’s, caissons IMP, tableaux tactiles interactifs, kits vidéos, serveur minecraft et jeux numériques.

 

Une équipe de 10 formateurs

Maude Maréchal : "L’EduLAB réunit une équipe pluridisciplinaire d’une dizaine de formateurs. Certains sont enseignants, d’autres issus du secteur culturel ou du monde social. Nous proposons aux enseignants l’expérimentation de méthodes, pistes et réflexions pour intégrer au mieux le numérique dans leurs pratiques. Nos formations abordent la pensée critique, la résolution de problèmes, la créativité et la pensée informatique. "

 

Formation sur site et sur mesure

A côté d’un catalogue de formations inscrites dans les circuits de formation continue comme l’IFC, la CAF, le CRIAC ou le CAPP Hainaut, l’équipe d’EduLAB organise des formations sur base volontaire durant les congés scolaires et intervient dans les écoles avec des formations sur mesure. Pierre Lelong, responsable Formations Entreprises & Education de Technofutur TIC: "Cela va de l’inititation au numérique avec l’intégration d’outils comme le Tableau Blanc Interactif, les suites collaboratives de type Google for Education ou Office 365 à des formations plus spécifiques comme la pédagogie vidéoludique, le coding, la création de capsules vidéos ou le sketchnoting. Surtout, c’est très important, l’équipe est capable de se caler sur les besoins que les appels à projet Ecole numérique suscitent dans les écoles."

 

1500 enseignants concernés

Actuellement, Technofutur TIC forme d’ores et déjà 1100 enseignants par an à l’intégration du numérique. Pierre Lelong: "Nous avons une capacité de financement pour la formation annuelle de 1500 professionnels de l’enseignement." A terme, l’EduLAB ouvrira également ses portes aux animateurs d’Espaces Publics Numériques, aux médiateurs numériques, aux animateurs de markerspaces, de FabLab, aux Hautes Ecoles Pédagogiques ou encore aux formateurs professionnels. Yvan Huque, directeur de Technofutur TIC : "L’Edulab est le projet phare de Technofutur TIC pour l’enseignement. Il se situe juste à côté d’un autre espace, l’Open Learning Lab dédié aux nouveaux modes d’apprentissage. Nous sommes ainsi dans une logique d’hybridation. Je crois beaucoup au co-learning, où les relations entre individus sont magnifiées."

Tags : enseignement

La Bataille du Libre le 25 avril à Bruxelles

Pour la quatrième édition d’Associalibre, l’Association BELge de promotion du LIbre organise une soirée ciné débat émaillée d’ateliers et de présentations de solutions numériques mixant robustesse et éthique. Par delà la fiabilité des outils, il s’agit d’oeuvrer à une culture numérique libre et de promouvoir la solidarité numérique citoyenne.

 

A l’ISIB à partir de 17 heures

C’est à nouveau dans les locaux de l’ISIB qu’Abelli organise son événement annuel Associalibre. En marge de la projection du film La Bataille du Libre (18h00), la fin d’après-midi et la soirée (seront l’occasion d’un coup de projecteur sur des initiatives et associations libristes aux noms exotiques : Nubo, Cassiopea, Neutrinet, DigitalAll Belgium, Noalyss, Contributopia ou Cassiopera.

 

Les outils numériques ont des valeurs

Abelli est née en 2013 de la volonté d’organiser les Rencontres Mondiales des Logiciels à Bruxelles. Lorsqu’il s’est agi, une fois celles-ci terminées, de liquider l'ASBL, ses membres militants ont décidé de poursuivre l’aventure. Son objectif est double: réunir les différentes associations militant pour le logiciel libre en une seule force et créer un espace de rencontre et d’échange privilégié entre la communauté du libre et le secteur associatif. Frederic Collignon, Co-administrateur Abelli, animateur au Brussels GNU/Linux User Group "Pour nous, il est important que le secteur non marchand et le monde de l’économie solidaire sachent qu’il existe des outils informatiques fonctionnels et congruents, qui vont dans le sens de ce qu’elles ont comme objet social: la promotion de la solidarité, le partage, le développement de biens communs. A nos yeux, utiliser Facebook ou Microsoft n’est pas congruent. Dans le mode du logiciel libre, et contrairement à ce que le nom laisse suggérer, ce n’est pas le logiciel qui est libre, mais bien son utilisateur"

 

Passerelle entre les geeks et les associations

Agnez Bewer, militante Abelli, co-fondatrice de Nubo.coop, membre de Creative Common Belgium: "On s’est donné comme tâche de faire le lien entre les geeks et les utilisateurs. Cela peut être les associations comme le grand public. On veut expliquer, vulgariser et présenter des solutions fonctionnelles. Abelli est en contact avec Nurpa, Cassiopea, Neutrinet et le BXLug. Nous jouons le rôle de relais avec des associations comme Framasoft ou Open Atlas ou des initiatives comme les CHATONS ou Communecter"

 

Nubo, une coopérative citoyenne pour du numérique éthique

Le réseau des CHATONS a été initié en France par Framasoft. Les organisations réunies au sein ce Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires fonctionnent selon le modèle d'un Internet décentralisé où les données sont hébergées chez un hébergeur de confiance. Depuis ce mois de mars, ce service est proposé par la coopérative Nubo.coop.

Agnes Bewer: "Nubo est une coopérative de citoyens visant à fournir des services numériques éthiques et respectueux de la vie privée, le tout dans un cadre économiquement pérenne.On ouvre un compte pour un abonnement de base de 5 giga à 2,50 € par mois, avec lequel on peut créer autant d’utilisateurs qu’on souhaite. Un compte inclut : e-mail, carnet d’adresses,calendrier, stockage et partage de fichiers, albums de photos, travail collaboratif en ligne, sondages, vidéo-conférence et gestionnaire de mot de passe"

 

DigitAll Belgium : Think tank citoyen et associatif

Hébergement, messagerie et cloud alternatives, boîtier de cryptage, comptabilité, bureautique et outils collaboratifs libres : à côté des outils techniques, la soirée du 25 avril sera également un lieu d’échange sur les enjeux et la dimension politique du libre, avec des inititiatives comme DigitAll Belgium, un collectif d’associations et d’acteurs militants pour un numérique inclusif. Nicolas Marion, chargé de recherche à l’ARC et membre fondateur de DigitAll Belgium : "DigitALL Belgium est un think tank, citoyen et associatif, centré sur les enjeux et les évolutions numériques en Belgique. Nous opérons une analyse critique des politiques de digitalisation belges afin d’y pointer les manquements en termes d’impacts sociaux, économiques, culturels et environnementaux. Nous militons pour un numérique inclusif, représentatif, pensé et choisi par tous et nous pas seulement réfléchit avec les seules entreprises privées du marché numérique et digital. "

 

Pour des algorithmes publics

Il y aussi, dans un contexte pré-électoral, une volonté d’interpeller le monde politique, les pouvoirs publics et le secteur associatif. Marc Van Craesbeeck, co-administrateur d’Abelli et Président du BxLUG: "A l’occasion des élections, nous demandons aux politiques de se positionner par rapport aux enjeux de démocratie, de transparence et d’autodétermination numérique. Nous leur demandons de soutenir de façon effective l’utilisation des logiciels libres au sein des administrations et des pouvoirs publics. En écho à la campagne "Public Money, Public Code" de la Free Software Foundation Europe, nous demandons que l’argent public investi dans le numérique soit conditionné à l’utilisation d’algorithmes publics. Nous appelons également les associations à se à se tourner vers des outils numériques alternatifs respectueux des libertés numériques et du bien commun".

Tags : citoyenneté - culture numérique - Logiciels Libres

Co-working bicéphale à Marchin

 

Ce n’est pas courant. Sur les hauteurs de la Vallée de la Meuse, non loin de Huy, dans la commune de Marchin, ce sont 2 espaces de co-working qui vont être mis en place suite à l’attribution par l’Agence Du Numérique d’un subside de 80.000 €. Le premier se situe dans les locaux de Latitude 50 sur la place de Grand-Marchin. Reconnu comme centre scénique de la Fédération Wallonie Bruxelles depuis 2018, ce pôle des arts du cirque et de la rue propose des services de création, de diffusion, de formation et de recherche. Latitude 50, ce sont 170 artistes de passage, 2 espaces dédiés à la création de 50 et 140 m², un studio, un atelier de fabrication de décors de 250 m², 1 appartement, des caravanes et une roulotte.

 

Résidences d’artistes

Muriel Dominé, chargée du développement territorial à Latitude 50: Pour nous, l’appel à projet du Ministre René Collin pour le financement d’espace de Co-working en milieu rural a mis en lumière une évidence : nous étions déjà un espace de coworking et nous n’avions qu’une envie, celle de nous développer. En effet, Latitude 50, qui accueille des résidences d’artistes tout au long de l’année, est un espace de travail partagé centré sur les pratiques des arts du cirque et de la rue. Dans nos bâtiments, de nombreux artistes, auteurs, créateurs de décors, techniciens et, costumiers y travaillent et y vivent en permanence. Au fil du temps, Latitude 50 est devenu un lieu d’échange et de rencontres professionnelles au service des créatifs de son secteur." L’ouverture en février dernier du co-working qui comprend 5 postes de travail, une bibliothèque spécifique sur les arts du cirque et de la rue, unesalle de formation et un espace bar va permettre d’intensifier ces échanges de bonnes pratiques et d’intercroiser les compétences autour des métiers culturels créatifs.

 

EPN et Fab lab

Pour ses formations en création de décors, Latitude 50 collabore avec le Centre d’insertion socio-professionnelle Devenirs. C’est cette seconde structure qui va ouvrir un second espace de co-working en juin prochain, en collaboration avec la Bibliothèque communale de Marchin-Modave qui abrite déjà un Espace Public Numérique. Quentin Perot, animateur à l’EPN Marchin, formateur et chargé de communication à Devenirs ASBL:"Un EPN existe à Marchin depuis le début des années 2000. Porté par l’asbl Devenirs, il a longtemps coexisté avec les services d’accès libre à des ordinateurs connectés proposés par la Bibliothèque Marchin-Modave. En 2011, nos deux structures ont décidé de mettre leurs moyens en commun dans un EPN unique installé dans les locaux de la bibliothèque.. C’est là que nous sommes en train d’installer un Fablab. Il comprendra une découpeuse laser, une fraiseuse numérique et une imprimante 3D."

 

Douches, vestiaires, cuisine pro et 12 postes de travail

En parallèle, un espace de co-working est en cours d’installation dans les locaux de Devenirs. "L’espace situé dans les locaux de Devenirs comprend 12 postes de travail, une salle de détente qui peut aussi servir de salle de réunion, des douches, un vestiaire et une cuisine professionnelle qui permettra de faire des activités en lien avec nos formations cuisine. On a aussi prévu des grands casiers dans lesquels on pourra ranger bottes et salopettes. On essaie d’orienter l’espace pour qu’il soit tout à fait exploitable pour les métiers verts. Il faut savoir que nous sommes partenaires du Centre des Technologies Agronomiques de Modave. Nous organisons sur leur site une formation pré-qualifiante en maraîchage et horticulture biologique.»

 

4 pôles

Un espace extérieur avec wi-fi performant est prévu pour les beaux jours et des services de secrétariat sont prévus pour un concept qui repose ainsi sur 4 pôles : les bureaux partagés du CoLab Coworking, situé à Vyle-Tharoul , l’accès à des formations spécifiques organisées dans l’EPN et l’accès au FabLab et au Centre de documentation de la Bibliothèque. "L’articulation avec l’EPN et le FabLab renforceront la dimension créative et collaborative de l’espace de co-working. En effet, le principe des EPN et des fablabs est le partage libre d’espaces, de machines, de compétences et de savoirs qui doit permettre de stimuler la créativité. »

Tags : Co Working Living Labs

Nubo : une nouvelle cooopérative contre un Internet de surveillance

Nubo a été créée le 28 janvier 2019. Cette coopérative dediée à l’internet libre est portée par 5 ASBL et une coopérative : Cassiopea , Abelli, Domaine Public, Nestor, Neutrinet et Actic. Nubo veut contribuer à maintenir et soutenir un Internet libre, ouvert, décentralisé et protecteur des libertés individuelles. La coopérative a aussi comme but d’être une communauté de soutien pour ses membres, en vue de leur émancipation technique. A partir de la mi-mars, elle lancera un appel à coopérateurs.

 

Inscrire le droit à la vie privée comme fondement d'Internet

Agnez Bewer, co-fondatrice  : "Aujourd’hui, de larges pans de notre vie sur trouvent sur Internet : dans les e-mails,chats et médias « sociaux », dans les photos et documents partagés, dans nose recherches et nos achats. De nombreux services à l’apparence gratuite, fournis par de grandes entreprises privées, rendent la vie confortable, mais se servent généreusement en chemin. Ils centralisent de gigantesques quantités de données personnelles; en usent et parfois en abusent. L’internet que nous voyons grandir et que nous nourrissons est un Internet de surveillance, d’exploitation des données et de contrôle. Pour l’utiliser, cela ne coûte pas d’argent mais quelque chose de bien plus de cher : notre liberté.Dans ce contexte, nous avons la responsabilité de nous impliquer dans la construction d’un internet éthique, où le droit à la vie privée est inscrit dans ses fondements"

 

Préserver la liberté de penser

"Nous devons préserver la liberté de penser. L’internet que nous voulons nous donne le droit d’utiliser des services sans être fiché. Il ne nous traque pas. Il n’est pas construit sur le capitalisme de surveillance. Nous voulons un monde où il est possible de parler et de penser, en privé, dans les cercles de confiance, sans robots qui captent nos mots. Nous voulons bénéficier du droit à l’anonymat : le droit d’utiliser l’espace public sans surveillance, aussi bien en ligne que dans le monde physique. Nous sommes la dernière génération à avoir connu une vie non connectée. La possibilité de former ses pensés hors connexion n’existera bientôt plus. Nous avons la responsabilité de nous impliquer dans la construction d’un internet libre. Des solutions techniques robustes pour ce faire existent depuis des décennies. Elles se fédèrent aujourd'hui dans différents pays européens dans le réseau des CHATONS, une initiative lancée par Framasoft à la suite de sa campagne Degooglisons Internet. C'est ce collectif qu'a décidé de rejoindre la coopérative qui s'adresse  tant aux associations qu’aux particuliers.

 

2,50 € par mois

Les internautes peuvent ouvrir un compte pour un abonnement de base de 5 giga à 2,50 € par mois, avec lequel on peut créer autant d’utilisateurs qu’on souhaite. Un compte inclut : e-mail, carnet d’adresses,calendrier, stockage et partage de fichiers, albums de photos, travail collaboratif en ligne, sondages, vidéo-conférence et gestionnaire de mot de passe

Tags : Logiciels Libres

CitizenLab au coeur de Youth4climate.be.

Lors de la dernière conférence TedX en novembre à Liège, Aline Muylaert, la co-fondatrice de CitizenLab, situait les Civic Tech comme moteur d’une innovation que les communes n’ont pas toujours les moyens ni le temps de mettre en place. C’est sa plate-forme que l’on retrouve au coeur du cahier de revendications youth4climate.be

 

Présents dans une quarantaine d’entre elles en Belgique, la plate-forme de consultation citoyenne bruxelloise se profile comme un adjuvant numérique à la démocratie capable de redonner la voix aux citoyens et de faire en sorte qu’ils se réapproprie leur ville. Comme à Liège, ou la plate-forme a été utilisée par la ville pour sous la forme d’une boîte à idées. Réinventons Liège a ainsi récolté près propositions traduites en 77 projets prioritaires : mettre en place un réseau de pistes cyclables, promouvoir le ticket unique pour les transports en commun, créer une application de co-voiturage ou encore soutenir la monnaie locale «le valeureux». A Marche-en-Famenne, CitizenLab a permis de départager 4 projets architecturaux pour la rénovation de la Place aux Foires. A La Louvière, c’est Fluicity qui a été retenu comme plate-forme de base de la campagne «Devenez acteur de votre ville». Ces outils de consultation citoyenne en ligne séduisent de plus en plus les élus qui y voient l’occasion d’interagir avec la population, et de pouvoir en prendre le pouls très facilement.

 

Eviter les sujets qui fâchent

La plupart du temps, on évite les sujets qui fâchent comme le souligne Aline Muylaert dans une interview à l’écho: «Notre solution n’est pas adaptée aux questions qui entraînent beaucoup de réactions et d’émotions. C’est notamment le cas pour la migration.» Se pose ainsi la question de la pseudo participation, la consultation prétexte sur des sujets accessoires, l’essentiel de la conduite de la cité restant inscrite dans le cycle politique traditionnel. La question de la représentativité de la participation est également à interroger, étant traditionnellement réservée à des internautes d’un certain niveau socio-culturel et économique. Reste que l’outil est séduisant et qu’il fait flores, permettant d’adosser à la vie communale un historique des projets et des échanges citoyens.

 

Civitech & réseaux sociaux propriétaires

Au départ, ces plates-formes sont très peu utilisées par les internautes citoyens et collectifs, pour des raisons de coût et de difficulté de diffusion : il faut souscrire un abonnement, faire savoir l’initiative et motiver les gens à s’y inscrire et à la visiter. C’est en train de changer. L’année passée, un collectif d’associations a intégré Fluicity dans sa campagne Enragez-vous, engagez vous et puis votons. Il s’agissait, en période pré électorale, dans les 27 communes du Brabant Wallon, de faire choisir par leurs habitants 5 défis à rencontrer et 5 merveilles à préserver afin de faire remonter l’information auprès des candidats aux urnes. La plupart du temps, l’initiative est couplée avec une présence sur les réseaux sociaux populaires, lisez Facebook, You Tube, Instagram et Twitter.

 

#FridaysForFuture

La genèse des marches des jeunes pour le climat est intéressante à retracer dans ce contexte. En Suède, des élections sont organisées en septembre 2018. Trois semaines avant celles-ci, une étudiante de 15 ans, Greta Thunberg, décide de sécher les cours pour organiser des sit in devant le Parlement de son pays, demandant à ce que celui-ci respecte les accords de Paris sur le climat. Pour relayer son action, elle choisit crée les hastags #ClimatStrike et #FridaysForFuture sur Twitter. Sa figure et sa cause deviennent médiatiques. Les chaînes d’infos et les TV prennent le relais. Elle est jeune, courageuse. Son engagement, l’importance, l’urgence et l’universalité de la cause qu’elle défend interpelle le monde entier.

 

Faites la grève du climat

Greta Thunberg se rend en Pologne à la Conférence pour le climat. De là, elle met en ligne une vidéo pour inviter un maximum de monde à la rejoindre : "Où que vous soyez, qui que vous soyez, on a besoin de vous maintenant. S'il vous plait faites la grève du climat avec nous. Mettez-vous devant votre parlement ou votre représentation locale, même si c'est un court instant, pour leur dire qu'on veut de l'action pour le climat". En janvier, elle se rend en en train à Davos. Les réseaux sociaux jouent pleinement leur rôle d’amplificateur. Greta Thunberg compte 141.000 folowers sur Twitter d’où elle a publié 2500 tweets. Les hashtag #FridaysForFuture ont fait une multitude de petits (#Climateaction, #Greveduclimat, #MarchepourleClimat,…). La mobilisation essaime un peu partout en Scandinavie, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume -Uni, aux USA, en France en Belgique ou en Australie. En Virginie, Harriet O’Shea Carre et Milou Albrecht, toutes 2 14 ans ont organisé le novembre une manifestation «Climate strike». Elle s’est tenue dans une vingtaine de villes australienne

 

Youth For Climate

En Belgique, la mobilisation part d’un événement Facebook mis en ligne le 20 novembre à l’initiative d’étudiants de Bruxelles II auquel succèdera le collectif Youth for climate mis en place par Anuna De Wever et Kyra Gantois pour la partie néerlandophone et Adélaïde Charlier pour la partie francophone. Fin janvier, le collectif annonce l’ouverture d’un cahier de revendications destiné à nourrir la mobilisation jusqu’aux prochaines élections. Pour structurer les idées et les projets de ses militants le mouvement choisit CitizenLab comme moteur numérique de sa nouvelle plate-forme youth4climate.be. Signe des temps, on peut s’y inscrire à partir de son compte Facebook...

Tags : citoyenneté - développement-durable

Nos meilleurs voeux pour 2019

Qwant-1

Qwant: "On ne peut pas vendre les données de santé de ses utilisateurs!"

Début de cette année, l'appli de rencontres pour la communauté Gay et Lesbien Grindr a communiqué à des entreprises partenaires l’e-mail, le téléphone, les données de géolocalisation (une des raisons du succès de Grindr qui permet de rentrer en contact avec les membres les plus proches) et le statut VIH de ses utilisateurs. Explication de l’éditeur: cela figure clairement dans ses conditions d’utilisation. Si les utilisateurs décident d’intégrer ces données dans leur profil, elles deviennent publiques. En Europe, les données sensibles sont protégées mais la tentation est grande pour les exploitants Big data de faire feu de tout bois pour capitaliser sur ce nouvel or noir qu’est la donnée. Pourtant, des alternatives existent. Pour la première fois en Europe, un moteur de recherche grignote des parts de marché à Google.

 

Je me fiche de savoir si vous êtes hétéro ou gay

Eric Leandri, le fondateur de Qwant, était de passage à Namur Expo à l’occasion de l’événement Shake Digital Wallonia du 6 décembre. "Moi, je respecte votre vie privée. Je me fiche de savoir si vous êtes de gauche ou de droite, hétéro ou gay. Je vous donne simplement les résultats de l’Internet et du Web social. Comment je gagne ma vie? Supposons que vous cherchiez un iPhone. Vous tapez le nom du modèle qui vous intéresse, il s’affiche dans différents espaces shopping. Vous cliquez sur l’un d’entre eux et, miracle, l’e-commerçant me reverse de l’argent."

 

On n’a pas besoin de vous connaître pour faire de l’argent

Pour vous vendre une robe, je n’ai pas besoin de savoir si vous êtes un homme ou une femme. J’ai simplement besoin de comprendre votre question. On n’a pas besoin de savoir qui vous êtes pour faire de l’argent. Google, c’est aujourd’hui 100 milliards par an. A 80%, c’est le même business que moi. On s’est juste coupé des 20% issus de la vente des données à des tiers. 20% ce n’est pas grand-chose mais la différence est ailleurs. Aujourd’hui, Google vaut 700 milliards de dollars en bourse. Pourquoi autant? Parce qu’il sait ce que vous faites avec vos voitures, parce ce qu’il va être capable de vous traquer absolument partout et de vous vendre le petit truc que vous aimez d’habitude. Et si vous aimez la glace à la pistache et si dans votre enfance vous avec aimé la glace au citron vert, vous n’en reverrez jamais la couleur car il vous enfermera dans vos goûts actuels et vous gavera de glaces à la pistache. Ce que nous voulons, c’est juste vous donner les résultats de l’internet, du web complet et du web social et pas juste le truc qu’on sait que vous allez cliquer. On vous respecte et on respecte vos données."

 

On prend des points à Google

Reste qu’avec moins de 1% des recettes dans le monde, Qwant ne pèse pas très lourd face aux 63% de Google. Pour Leandri, tout dépend du point de vue où l’on se place. «Nous connaissons une croissance de notre chiffre d’affaires de 15 % par mois. Qwant accueille 100 millions de visiteurs unique par mois. On traite de l’ordre de 15 à 18 milliares de requêtes par an. Alors oui, on fait office de petit poucet mais depuis une dizaine d’années, personne n’avait fait reculer Google en Europe. On lui a pris 5 points en France, 2 en Allemagne, 1 en Italie. Et je vais arriver sur la Belgique début de l’année prochaine. J’ai fait basculer Paris, j’ai fait basculer l’île de France et le sud de la France. Nous avons des boîtes énormes comme Thales ou Safran, des consulats, des ambassades, des geeks, des hackers et des CIO qui basculent sur Qwant par millions. En France, nous sommes le moteur numéro 1 pour la tranche des 6-12, avec 67 % de parts de marché. Qwant Junior filtre les contenus adultes et violents. Si vous tapez Nigeria ou Syrie, vous avez le Nigeria ou la Syrie. Après une attaque terroriste à Paris, si vous tapez Paris, vous avez la Tour Eiffel."

 

Ne pas ouvrir les vannes des données de santé des citoyens.

"Ce qui est en train de se passer, c’est que les gens sont en train de se rendre compte qu’ils ont le droit d’avoir le choix. Il n’y a pas que Google et les Gafa. L’Europe compte des fleurons industriels. On nous dit que d’ici 2021, on va devoir choisir entre le Web américain ou le Web chinois. Non, nous avons le droit à un Web européen. Nous avons droit à des alternatives, à du Wikipedia, à de l’Open Source. Je demande juste de pouvoir résister . Vous avez le droit de ne pas être traqué en permanence. En Europe, nous avons les meilleures données de santé du monde. Nous avons la capacité de les traiter et de les exploiter pour le mieux des citoyens et en faisant du chiffre d’affaires, sans les vendre au tout venant. On peut faire de l’Intelligence Artificelle et du Big Data avec des valeurs. C’est une question de souveraineté numérique européenne."

 

Illustration : ©Gilles Lemoine

 

Tags : Open Source

A la découverte des EPN de la Région Wallonne

Nous terminons l'année 2018 avec une dernière vidéo de notre chaine  Youtube "A la découverte des EPN de la Région Wallonne". Vous pourrez y découvrir  l'EPN d'Habay-La-Neuve et son animatrice Nathalie Lempereur.

Nous souhaitons, à travers ces capsules vidéos, montrer ce que sont les Espaces Publiques Numériques et mettre en avant le travail au quotidien des animateurs multimédias. Le format choisi n'est pas anecdotique. La vidéo permet de toucher un plus large public. Les séquences, courtes et dynamiques, permettent à tout un chacun de découvrir ce qu'est un EPN, les activités qui s'y déroulent et le type de public visé (ou non) par ces espaces.

 

A la découverte des EPN de la Région Wallonne

Voici une nouvelle vidéo de notre chaine Youtube "A la découverte des EPN de la Région Wallonne". Vous pourrez y découvrir  l'EPN d'Estaimpuis  et son animatrice Véronique Veys.

Nous souhaitons, à travers ces capsules vidéos, montrer ce que sont les Espaces Publiques Numériques et mettre en avant le travail au quotidien des animateurs multimédias. Le format choisi n'est pas anecdotique. La vidéo permet de toucher un plus large public. Les séquences, courtes et dynamiques, permettent à tout un chacun de découvrir ce qu'est un EPN, les activités qui s'y déroulent et le type de public visé (ou non) par ces espaces.

 

A la découverte des EPN de la Région Wallonne

Voici la première vidéo de 2018 de notre chaine Youtube "A la découverte des EPN de la Région Wallonne". Vous pourrez y découvrir  l'EPN d'Aywaille  et son animatrice Fabienne Lenders.

Nous souhaitons, à travers ces capsules vidéos, montrer ce que sont les Espaces Publiques Numériques et mettre en avant le travail au quotidien des animateurs multimédias. Le format choisi n'est pas anecdotique. La vidéo permet de toucher un plus large public. Les séquences, courtes et dynamiques, permettent à tout un chacun de découvrir ce qu'est un EPN, les activités qui s'y déroulent et le type de public visé (ou non) par ces espaces.

 

 

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