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Les Smart Cities à l'épreuve de la citoyenneté numérique

La sixième édition du festival des arts électroniques organisé par le Bozar à Bruxelles du 14 au 30 septembre met à l'honneur l'Estonie, qui assure pour 6 mois la présidence du Conseil de l'Union Européenne. On pourra ainsi découvrir Demultiplexia, une pièce de cyberthéâtre, et The Archeology of the Screen, un panel de vidéos artistiques numériques. L'exposition de lancement de l'espace Bozar Lab, The Estonian Example, mettra également en lumière ce petit pays de 1,3 million d'habitant cité en exemple en matière de citoyenneté numérique.

 

Etat numérique

Si l'Estonie fait référence en matière d'Etat Numérique, c'est parce qu'elle a, dès son indépendance en 91, massivement investi dans l'e-gouvernement. En parallèle de la refonte complète de son système administratif et de la mise en place d'outils collaboratifs, la carte d'identité électronique multiservices a constitué un développement majeur à destination des citoyens. Lancée en 2002, elle donne accès à une série de services en ligne sécurisés. Couplée par la suite avec la signature électronique et un système d'identification mobile, elle permet aujourd'hui à tous les Estoniens de remplir leur déclaration fiscale, de valider en ligne des documents administratifs et fiscaux, d'acheter un ticket de tram ou une place de cinéma, de recevoir et transmettre de façon électronique des ordonances médicales, de voter ou de faire ses emplettes. En fait, cette carte électronique remplace bon nombre des cartes que nous utilisons : du permis de conduire à la carte bancaire en passant par les cartes de transport ou de services club. Aujourd'hui en Estonie, 98% des ordonnances médicales sont échangées de façon électronique et plus de 94 % des particuliers déclarent leurs impôts en ligne.

 

Favoriser la participation citoyenne

Fin 2014, l'Estonie a franchi une étape suivante en proposant aux non Estoniens le statut de e-Résident. Sans être estonien ni résident, ils peuvent acquérir une carte d'identité électronique pour accéder aux e-services estoniens. Pris sous cet angle, la citoyenneté numérique serait alors considérée comme la capacité à agir et à exister en tant que citoyen et à tirer parti des outils mis à disposition dans le cadre des différents plans d'action du numérique en cours. Eduquer à la citoyenneté numérique consisterait ainsi à aborder des thématiques comme l'identité numérique, les comportements citoyens en ligne. Il s'agirait aussi de faciliter l'appropriation des outils et la participation citoyenne aux différents projets d'animation numérique des territoires.

 

Risque de marginalisation

Bis repetitas : cela ne se fera pas sans une réflexion approfondie sur les moyens à mettre en place pour assurer l'inclusion numérique. Périne Brotcorne, chercheuse senior à la Fondation Travail-Université, qui mène avec le projet Idealic une enquête sur le sujet, pointe les dangers d'une logique d'une politique déconnectée des plus démunis qui pourrait à nouveau déboucher sur une nouvelle fracture numérique. « Une politique du tout au numérique », explique-t-elle dans le denier numéro de a revue Contraste des Equipes Populaires, « y compris dans notre vie quotidienne, risque d'amener à une reconfiguration des publics précaires et de la précarité. S'il n'y a pas une réflexion cohérente sur la stratégie d'une ville ou d'un pays sur les questions d'inclusion numérique et de son appropriation par les citoyens, ça restera toujours une frange bien précise de la population qui pourra se permettre de s'exprimer dans et en dehors du numérique sur des questions publiques. Ca risque même de marginaliser ceux qui ne s'en sentent pas capables. »

 

Le citoyen dans la Smart City

La digitalisation de l'ensemble des services comme celle mise en place en Estonie et comme celle programmée chez nous, pourrait bien pousser à l'isolement les publics précaires. Au moment où les projets de Smart Cities se multiplient, la question de l'appropriation par les citoyens, par tous les citoyens, de cette nouvelle dimension des territoires va de plus en plus se poser. Qui à quel moment est informé du projet, qui sera amené ou invité à y participer, à quelles conditions, avec quels objectifs ? Le 19 septembre prochain se tient à Marche en Famenne la deuxième édition du congrès-salon Smart City Wallonia, à destination des mandataires et des acteurs publics wallons. On suivra avec attention l'intervention de Juliette Picry (Ville de Mons), Tomaso Antonacci (Ville d'Aubange) et Nicolas Installé (Futurocité) sur la thémarique : « La participation citoyenne, quelle solution choisir? »

Tags : citoyenneté - territoire numérique - inclusion numérique

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Framasoft veut "Dégoogliser" Internet

Des alternatives crédibles et libres à Gmail, Doodle, You Tube, Skype ou Facebook : c'est l'ambition du plan "Degooglisons Internet" de l'association française Framasoft. Il s'étend sur 3 ans et prévoit, à côté des services existants FramaPad (l'équivalent de Google Docs) et FramaDate (version libre de Doodle), d'ajouter un réseau social, un espace de stockage de documents et une messagerie libre en ligne. Et plus si affinités ! "L'année dernière", explique l'association sur son blog, "nous avons dégooglisé Framasoft. Comme monsieur et madame tout le monde, au fil des années, nous nous étions laissé séduire par la facilité immédiate des services proposés par la deuxième capitalisation boursière au monde. Nous avons montré qu'une structure aussi complexe que Framasoft peut se libérer de Google Groups, Analytics, ainsi que d'Adsense et les services embarqués, et ce grâce aux dons et participations bénévoles."

 

Les GAFAM omnivores

C'est qu'en quelques années, le géant de Mountain View est passé de simple moteur de recherche à un inventaire à la Prévert qui propose ici une suite bureautique, là un magasin d' applications ou un espace de stockage sur le Cloud. Sans compter la kyrielle de brevets sur les téléphones, l'électronique, la robotique ou les technologies du vivant. Et il n'est le seul. « Google n'est qu'une lettre des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui, avec Dropbox, Avaaz ou Twitter, ont réussi à rendre les internautes complètement dépendants de leurs services."

Services libres, éthiques, décentralisés et solidaires

Or des alternatives existent bel et bien. Aujourd'hui, l'ambition de Framasoft est non seulement de les faire connaître mais de prendre en charge le développement de services libres, éthiques, décentralisés et solidaires, sous la bannière du plan "Dégooglisons Internet" : "Nous allons améliorer nos services existants, tout en faisant perdurer nos projets-phares. Nous avons lancé officiellement le réseau social libre Framasphère pour qui souhaite se libérer de Facebook. Nous allons proposer un moteur de recherche, un service de raccourcissement d'URL, des catalogues d'ebooks libres, de l'hébergement d'images." Endéans les 3 ans, l'association compte proposer tout liste complète de services libres : stockage, Cloud, hébergement de fichiers, tube vidéo, listes de diffusion, micro-blogging et blogs.

 

S'attaquer à Gmail

Courant de cette année, Framasoft proposera Framatalk pour Skype et Framadrive pour Dropbox. En 2016, ce sera au tour de Scribd d'être visé avec Framaxxx (PDFy) ou encore Twitter avec Framatweet (Twister). Et en 2017, l'association devrait s'attaquer à de gros « poissons » comme Gmail avec Framamail (Caliop) ou encore Evernote avec Framanotes (Laverna). Pour ce faire, l'association lance un appel aux dons. L'objectif ? Pérenniser les 3 emplois permanents actuels (il lui manque 35 000 euros) avec l'ambition de passer à 5 permanents en 2016 (il lui faut 130.000 €) et 8 en 2017 (180 000 €).

 

2,27 secondes du CA de Google

Des montants tout à fait dérisoire par rapport à la force de frappe de Google : actuellement, le budget annuel de Framasoft représente 2,27 secondes du chiffre d'affaires annuel de Google. "Rien qu'avec cela, on accomplit déjà beaucoup. Des associations utilisent Framapad pour écrire leurs documents sans avoir à s'inscrire sur GoogleDocs. Des militants et syndicats ont compris que Framadate permet d'avoir un "Doodle" non intrusif. Des écoles initient en toute sécurité leurs élèves au dessin assisté par informatique. Ces projets existent grâce à des volontés bénévoles soutenues par une association qui leur donne les moyens d'éclore, de se développer et de perdurer. Nous avons besoin que des "geek-friendly" viennent grossir nos rangs et nous soutenir par leur argent, leur temps, leur partage des compétences."

Tags : Internet sans crainte - Logiciels Libres - Google

Les EPN, des guichets numériques pour des espaces citoyens tout public

image.pngC'est une des principales conclusions de la table ronde organisée le 14 novembre dernier sur l'évolution des missions des EPN. L'EPN est un espace citoyen « neutre », ouvert à tout public et pas seulement aux citoyens précarisés ou à la recherche d'un emploi. Créés au départ en tant que lieux d'accès pour réduire la fracture numérique, les EPN ne doivent pas être réduits au seul concept de local de formation informatique. Eric Blanchart : «Ce serait une erreur de réduire les EPN à de simples outils de « gestion » de la révolution Web. Il ne s'agit pas pour eux de promouvoir les techniques mais d'encourager les bonnes pratiques pour plus de bien être et d'insertion du citoyen, pour des accès à l'emploi plus facile, pour une culture numérique pour tous. »

Exit la fracture numérique
Pierre Lelong : « Il ne s'agit plus de parler de fracture numérique, mais bien de mettre à l'ordre du jour le concept d'inclusion en tant que processus permanent d'appropriation des techniques, donc sans curseur fixe entre les « inclus » et les « exclus ». De lieu d'accès, on devrait s'orienter vers des structures de services à dimension territoriale. Partant du concept de guichet, on pourrait imaginer leur déclinaison en fonction de la taille de l'EPN et du type d'activités qui y sont menées : centre de ressources numériques, information et conseil citoyen, formation des acteurs locaux, veille territoriale, support à destination des dispositifs EPN plus petits, conseil pour le tissu associatif. Il faut adosser à l'activité d'accès libre celle d'accompagnement et de soutien à la dynamique locale. Il faut donner à la formation une orientation usage et développer des logiques d'information.  On pourrait imaginer des « Super EPN » dotés de fonction de coordination et de remontée des besoins vers le centre de compétences de la Région wallonne. Reste à voir comment tout cela peut se financer. »

Guichets citoyens du numérique
Michel Jadot : «La fonction des EPN est trop floue aux yeux des citoyens. On croit que les EPN sont là pour assurer un accès gratuit à l'informatique et à Internet, mais on est équipé à la maison. Qu'ils sont là pour former, mais on est déjà formé. Ou du moins on croit qu'on l'est, mais on a plein de petits problèmes et on hésite à ouvrir la porte d'un EPN pour une simple question. On a peur d'embêter. Avec la notion du guichet, on sait qu'on peut passer la porte quand on le souhaite, que quelqu'un est là pour me répondre. Cela implique d'alimenter les EPN en supports et brochures d'information sur le numérique et de prévoir des soutiens financiers. A l'heure où l'on baigne dans le tout numérique, il me semble que l'enjeu en vaut la chandelle. Stéphane Ochendzam : « Cela me semble en effet un dispositif facile à mettre en place pour apporter et garantir des services à des citoyens qui sont confrontés en permanence avec des problématiques et des questions liées au numérique : sécurité, virus, protection des données, recherche critique de l'information, accès aux services en ligne, comparaison des offres des fournisseurs d'accès,...  Cela traverse différents champs et compétences : l'action sociale, l'égalité des chances, l'emploi, les télécommunications, l'économie, la sécurité des personnes, les pouvoirs publics locaux, régionaux, communautaires et fédéraux. Reste à voir comment orchestrer tout cela. »

Porteurs de projets et « mailleurs » de territoires
Eric Blanchart : « Il est aussi fondamental de rappeler que les EPN ne sont pas là pour encourager les techniques mais pour promouvoir les pratiques et les usages. Il faut se concentrer sur la valeur ajoutée des actions de formation, ne pas mettre l'outil abordé en évidence, mais ce à quoi il peut s'avérer utile dans le cadre d'un projet à l'échelle d'un citoyen ou d'un acteur local. » Michel Jadot : « Un EPN ne doit pas rester figé, il doit s'ouvrir aux autres, multiplier les projets et les partenariats. Nous devons être des acteurs d'animation des territoires numériques d'aujourd'hui et de demain. » Contre l'exclusion, pour l'inclusion, numérique et donc sociale, culturelle et économique.  C'est en guise de conclusion sur la nécessaire redéfinition des rôles des EPN le dernier volet d'importance : celui du maillage territorial.

Tags : guichet numérique - inclusion numérique - territoire numérique

Rewics 2013 : Les nouveaux acteurs des Territoires Numériques

Entre Fab Labs, Living Labs, EPN, Espaces de Coworking, les (nouveaux) acteurs des territoires numériques privilégient la créativité et l'innovation nées du réseautage technologique et social. Le programme Fab Lab a été lancé au Media Lab du MIT en 2005 sous la houlette du Professeur Neil Gershenfeld . Les Fab Labs (Fabrication Laboratory) sont des ateliers composés de machines-outils pilotées par ordinateur et pouvant fabriquer rapidement et à la demande des biens de nature aussi variées que des pièces, des mécanismes, des vêtements ou encore des objets de design. Ils participent, selon Gershenfeld, à une révolution industrielle majeure aussi importante que la révolution Internet. Yves Bernard, directeur du FabLab IMAL à Bruxelles  « Elle est à l'inverse du modèle de la grande usine chinoise exploitant des ouvriers esclaves. »

3D printed by...

Yves Bernard : « Imaginez des objets uniques, à la demande, pouvant être créés par des individus ou de petites structures. Imaginez un nouveau type d'artisanat numérique permettant la fabrication de pièces rares, plus disponibles ou tout simplement nouvelles. Imaginez, côté artistique, des sculptures participatives ou des fleurs 3d nées d'un ADN numérique. Conçues par Miguel Chevalier, ces « Fractal Flowers » ont été imprimées en 3d par la société Louvaniste Materialise . Imaginez un espace ouvert à tous.  Sous réserve d'un membership de 200 EUR l'an (ou 40EUR/mois), toute personne (artiste, designer, ingénieur, développeur, bricoleur, étudiant, citoyen,..), quelque soit son niveau de formation, peut venir expérimenter, apprendre ou fabriquer des objets dans un lieu de rencontre, de partage et d'échange d'expériences»

Living Lab

Philippe Verstichelen, spécialiste des dynamiques d'innovation: «Sur les territoires numériques, les Living labs font partie de la même famille « d'outils » d'innovation que les Fab Labs avec une particularité qu'on appelle « innovation ouverte ». Essentiellement orienté TIC, chaque projet ouvre ainsi des coopérations entre toutes les parties concernées : les collectivités, les entreprises, les laboratoires de recherche, les clients potentiels,.... Avec les Living Labs, on en compte 300 en Europe dont 2 en Flandre, il s'agit de favoriser le partage des réseaux et d'impliquer les utilisateurs dès le début de la conception. C'est ainsi que le Flemish Living Lab Platform axe ses actions sur les Smart Grids, les Smart Media et les Smart Cities »

 Co-Working

Autres acteurs d'importance sur les nouveaux territoires numériques, les espaces de co-working sont aujourd'hui au nombre de 8 en Wallonie. Yves Vandeuren, associé et co-gérant à Coworking Namur : « Ce sont les cocons d'une nouvelle économie créative qui ne demande pour se développer « qu'un cerveau et un portable ».  Au lieu de louer 70 m² de surface de bureau, les travailleurs, indépendants et/ou itinérants peuvent maintenant investir des espaces de travail fonctionnels et communautaires, offrant mobilité et réseautage. Philippe Chèvremont, directeur du Switch coworking et du CEEI Héraclès : «Quelquefois, deux choses apparemment non connectées se rencontrent pour en faire apparaître une troisième. C'est une des sources de la créativité et de l'innovation. C'est ainsi qu'un développeur a rencontré dans notre espace un vendeur international. Ensemble, ils ont décidé de développer un nouveau senseur et vont localiser leur société dans notre espace. » Qui sait, ils vont peut être faire appel à un Fab Lab....

 

Tags : Co Working Living Labs - Fab Labs - Imal - Rewics 2013

ReWics 2013 : les territoires à l'heure du numérique

REWiCS_RGB.jpgVoici déjà 13 ans qu'existent les Rencontres Wallonnes de l'Internet Citoyen. Cette nouvelle édition a été marquée par un renouvellement profond du concept, de l'animation et de l'organisation avec un repositionnement autour des Territoires Numériques innovants. « Mais qu'entend-on par Territoire Numérique et comment s'y prendre pour le rendre innovant ? » lance l'organisateur des ReWics, Pierre Lelong, au cours d'une table ronde de la matinale. « Si les territoires urbain et rural se définissent par la manière dont ils sont administrés, les territoires numériques sont organisés autour de communautés connectées. » A cette définition de Philippe Verstichel, spécialiste des dynamiques d'innovation et initiateur du Hackathon eGov Wallonia 2013, Philippe Cazeneuve, Consultant-Formateur en médiation et usages du numérique ajoute la notion d'identité. « Dans l'espace traditionnel, le territoire se fonde sur le patrimoine, sur la culture et sur la langue. Dans le territoire numérique, l'image se co-construit grâce à la participation de ses « habitants ».

Image numérique plus forte que la taille géographique
« Prenons le cas du Luxembourg » poursuit Bruno Schröder, directeur technologique de Microsoft BeLux, « dont l'image numérique est nettement plus importante que sa taille géographique grâce au gouvernement luxembourgeois qui a décidé en 2008 de jouer à fond la carte du développement numérique. » Il a ainsi créé les conditions de l'émergence d'une économie du digital, notamment grâce à 3 facteurs : « la généralisation du haut débit sur l'ensemble du territoire, une politique fiscale intéressante qui attire les entreprises et un accent fort mis sur l'identification et le développement des compétences numériques. »  « Ce dernier point est vraiment fondamental » poursuit Bruno Schröder. « Il est pris en compte dans des pays comme le Luxembourg, l'Allemagne ou l'Estonie. Hélas, en Belgique, on a souvent tendance à considérer que cela va venir tout seul. » Une gouvernance caduque dont les effets se font sentir au niveau de l'attrait des jeunes pour la filière TIC. « On compte seulement 3,5 % d'étudiants en informatique en Fédération Wallonie Bruxelles, pour 10 % en Allemagne et en Estonie. Autre chiffre inquiétant : pour la première fois, il n'y pas une seule étudiante dans les cours de première année en informatique aux Facultés de Namur, qui est pourtant une des universités historiques dans ce domaine ! »

Créer un biotope riche et connecté
S'il faut accentuer les dynamiques de formation, d'éducation, de sensibilisation et d'appropriation de ces nouveaux territoires, il faut aussi les fertiliser. Jean-Yves Huwaert, fondateur du Think et do tank Entreprise Globale : « L'Etat doit avoir un rôle proactif. Il doit jouer le rôle d'Enabler, à l'image d'un Google aux USA qui a décidé d'installer une ligne fibre d'1Go dans la ville de Kansas City. C'est un peu comme si on décidait de mettre en place du haut débit à Marcinelle. Il s'agit de créer les conditions pour accueillir des starts-up et devenir un berceau de l'innovation, une « Silicon prairie ». Il s'agit de dessiner le parterre, mettre l'engrais et les écorces et placer les clôtures pour empêcher les rongeurs de manger les racines des jeunes pousses. Si le biotope est approprié, riche et connecté, il n'en sera que plus florissant. »

Tags : Cazeneuve - eGov - Fédération Wallonie Bruxelles - Google - Huwaert - Lelong - Microsoft - Rewics 2013 - Schröder - starts-up - territoire numérique

Accueil et Convivialité en EPN

Les EPN en projet se posent souvent la question : qu'est-ce qui compte le plus humainement dans ces lieux ? La réponse qui revient souvent en choeur de la part des "anciens" animateurs multimédia : la qualité d'accueil. Autant un habitant ne vous reprochera jamais de ne pas connaître tel ou tel aspect de l'informatique ou de l'internet, en revanche, le climat d'accueil installe la confiance, la patience avec l'usager et bien sur le fait qu'il s'inscrive ou non à une activité mené. L'accueil permet aussi d'éviter les actes de violence qui peuvent surgir et facilite l'entraide entre les usagers, la réelle mixité sociale et générationnelle.

Quel accueil en EPN ?

Comment instaurer ce climat ? Par le "bonjour" bien entendu et la politesse minimale mais aussi par une conversation qu'on entame en comprenant pourquoi la personne se rend dans un Espace Public Numérique. Que vient-elle y chercher ? Ne pas plaquer ses objectifs sur les propres objectifs de l'usager, être attentif à tout progrès réalisé et le lui dire. Ce sont de petites attentions qui marquent... Au centre de votre projet d'EPN, c'est plus la convivialité et les rapports humains qui comptent que la sensibilisation autour de l'Internet et l'informatique.

Des Portes Ouvertes pour mieux connaître les EPN!

Au-delà de l'accueil, il est envisageable de faire des séances "portes ouvertes" de l'EPN en cette rentrée (ou au démarrage de l'EPN) pour inviter la population à découvrir ou à mieux connaître le lieu (ce que vous proposez). Pensez à agrémenter ces moments d'instants conviviaux : jeux en ligne pour les enfants, découverte de sites utiles et du site Web de la commune et à mettre de la documentation Internet à votre disposition...

Les portes ouvertes sont aussi des moments d'échanges pour mieux cerner quelles sont les préoccupations du public : un vrai sondage vivant ;-) Ne manquez pas de montrer à cette occasion les réalisations des usagers et n'oubliez pas de distribuer votre nouveau programme d'activités avec un contact téléphonique!

La convivialité, c'est aussi...

Pour aller plus loin, pourquoi ne pas proposer aux usagers un moment convivial. Plusieurs EPN en Wallonie ont mis en place un moment privilégié convivial :

A Frameries, la pause de l'après-midi durant les ateliers, c'est souvent l'occasion d'un mini-goûter où l'on peut souffler entre des exercices bien remplis et parler d'autres choses que de bugs ou de souris que l'on a du mal à faire pointer à l'endroit voulu.

En juin, l'EPN Cybernibus de Bernissart a organisé un barbecue de fin d'année où la bonne ambiance était de la partie comme en attestent ces images avec quelques pas de danse en prime!

A Dinant, pour la Fête de l'Internet, en mars dernier, un petit pot a été organisé. Retrouvez ce moment en vidéo.

Ce ne sont là que quelques exemples parmi d'autres. Et dans plusieurs EPN, on n'oublie pas le café... Mais, c'est l'une des belgitudes les plus appréciées, on le sait. Cela compte et n'est pas du superflu.

OpenSalad Club

Innover en matière de convivialité n'est pas toujours si évident. Le Centre For Social Innovation de Toronto - CSI (Canada), un lieu où travaillent des dizaines d'associations et d'entreprises de l'économie sociale a opté dernièrement pour une manière originale de se rencontrer entre entrepreneurs qui peut être facilement reproduit en EPN entre les collègues du lieu (bibliothèque, centre InforJeunes...), les partenaires locaux, les personnes de l'administration communale et pourquoi pas les usagers.

L'OpenSalad Club consiste pour chaque participant (association, entreprises) à apporter une salade de son choix avec 1 ou 2 ingrédients à entreposer au réfrigérateur du CSI et à tous participer à l'OpenSalad géante au déjeuner/dîner sur le principe 20 participants = 20 salades. Ce repas improvisé a lieu 2 fois par semaine et permet de faire des rencontres, de discuter et d'échanger, de trouver des idées et d'inventer... Bref de monter aussi des amorces de projets. Et l'accès à ce déjeuner/dîner est gratuit pour chaque participant qui amène son ingrédient.

Mark Surman décrit l'OpenSalad Club sur son blog Commonspace comme un projet OpenSource (libre) dans lequel chacun s'implique spontanément et cela a donné lieu à cette vidéo.

Plus largement, cette initiative fait partie du mouvement spontané "Open Everything" qui consiste à favoriser l'esprit d'ouverture, de partage et de coopération via des projets concrets dans 5 villes dans un monde dans un esprit "Open Source" (logiciel libre), initiatives qui sont répertoriées et analysées sur un wiki dédié.

Tags : accompagnement - EPN

Symbaloo, portail d'accueil personnalisé visuel

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Concurrent de Netvibes comme portail d'accueil personnalisé, Symbaloo a ce petit truc en plus qui peut notamment séduire les internautes débutants ou personnes qui ont du mal à se retrouver dans la diversité des icônes et favoris/signets à garder en mémoire. Retrouvez Symbaloo en version régionalisée belge, en version France et également en néerlandais.

Créé aux Pays-Bas par Tim Has en 2006, Symbaloo se présente sous la forme d'un bureau virtuel avec une page d'accueil de 52 cases proposées par catégories et différenciées par des codes couleurs. Facile à se repérer pour des néophytes de l'Internet d'autant plus que des services Web comme Google, Wikipédia et autres pages pratiques régionalisées sont présentes en standard.

Un accès direct à son webmail est possible tout comme la centralisation de flux RSS de son choix. Chaque utilisateur peut enregistrer sur Symbaloo ses pages préférées et les classer sous forme de vignettes. Une page Actualités permet également de parcourir les infos générales du jour.

Pour découvrir plus amplement ce service, nous vous conseillons deux vidéos sur Symbaloo : le ScreenCast de FredZone et le test de Intruders.tv par Thierry Bézier.

Plusieurs EPN utilisent Symbaloo comme page d'accueil personnalisée pour leurs publics : alors pourquoi ne pas tester ce service bien pratique qui joue sur la mémoire visuelle ?

Tags : accompagnement - image - public précarisé - sensibilisation - web-2.0

Débuter en informatique avec un public alpha, une mallette pédagogique et un guide de référence

Il y a des ressources sur Internet qui constituent de vrais trésors. Frédéric Maes (du Collectif Alpha ; Alphabétisation d'adultes à Bruxelles) met à disposition sur le site Internet de l'association un document de référence : "1001 idées pour enrichir sa pratique en alphabétisation : Débuter en informatique avec un public alpha" (43 pages, téléchargeable en pdf) qui fait partie d'une mallette pédagogique sur le même thème.

Ce travail est le fruit de 3 ans de pratique d'ateliers informatiques et d'une mutualisation du travail de formateurs qui ont souhaité mettre à disposition leur expérience pour des professionnels ayant à élaborer des activités informatiques pour des personnes dans un parcours en alphabétisation.

Autant le dire de suite, un document si abouti mis à la disposition de tous est une démarche très rare que nous saluons. Vraiment indispensable pour les EPN!

Après une brève description des graticiels utilisés, ce guide s'attache à décrire une démarche pédagogique d'initiation à l'informatique basée sur des exercices individuels et collectifs visant à "démystifier l'ordinateur et son "intelligence" pour une découverte pas à pas :
  • Découvrir la machine, allumer l'ordinateur et s'initier à Windows ;
  • Des programmes, des icônes et une souris pour se mettre au boulot ;
  • Les traitements de texte ;
  • Les cartes de visite : mise en page sous Word.

En fin de guide, un outil d'évaluation, sous la forme d'une grille de compétences évolutive, est fourni.

Le guide "1001 idées pour enrichir sa pratique en alphabétisation : Débuter en informatique avec un public alpha" est un des éléments de la mallette pédagogique empruntable au Centre de documentation du Collectif Alpha et qui contient : un CD- Rom comprenant les logiciels utilisés et des documents Word à imprimer, des annexes papiers photocopiables reprenant les documents utilisés en animation, d'autres ouvrages pour élargir le champs d'exploration...

Pour plus d'informations sur le contenu de cette malette, et pour les conditions de prêt, contactez le Centre de Documentation du Collectif-Alpha à Bruxelles.

(Via Lapédagothèque.be).

Tags : accompagnement - alphabétisation - association - formation - guide - logiciel - public précarisé - Usages

Ordinateur et maladies neuromusculaires, guide de l'AFM (Association Française contre les Myopathies)

"Ordinateur et maladies neuromusculaires", c'est le nom d'un nouveau guide de l'AFM (Association Française contre les Myopathies) dans sa collection "Repères, Savoir et Comprendre". En 11 pages, ce livret téléchargeable à cette adresse (en pdf) propose via des articles conseils, des encadrés "en pratique", "pour info" et "témoignages" d'aborder les questions essentielles pour découvrir ce qu'est un ordinateur, l'équipement à envisager et à personnaliser (en fonction d'un handicap neuromusculaire) et le champ des possibles des utilisations.

Au sommaire du guide "Ordinateur et maladies neuromusculaires" : Les questions à se poser pour choisir son ordinateur ; De quoi est fait un ordinateur ? Un ordinateur adapté à mes besoins et à mon mode de vie ; Piloter mon ordinateur.

"L'ordinateur permet aux personnes en situation de handicap de gagner de l'autonomie, de mettre en oeuvre et de développer davantage leurs compétences, d'être actrices de leur vie : c'est un véritable outil de compensation. L'ordinateur est choisi en fonction d'un diagnostic précis de l'utilisation que la personne veut en faire ; il est aussi rendu accessible afin que la personne puisse l'utiliser en fonction des gestes qu'elle peut faire. Un ordinateur accessible donc, mais avant tout un ordinateur proche de celui du grand public."

Un guide utile pour les gestionnaires et animateurs multimédias d'EPN qui mettent en place des actions spécifiques pour les publics en situation de handicap ou souhaitent développer des projets en ce sens.

Tags : accompagnement - guide - handicap - Usages

Cédez le passage aux logiciels libres au Québec par le CEGEP de Sorel-Tracy

Patrick Giroux relève aujourd'hui sur son blog une initiative admirable que l'on doit au CEGEP de Sorel-Tracy (Québec) - donc, le projet d'un collège au Canada - qui réunit étudiants et enseignants.

Ensemble, ils ont réalisé une compilation de logiciels libres et gratuits pour Windows intitulée "Cédez le passage aux logiciels libres" (téléchargeable à partir de cette page) utile pour leurs études (et mise à jour! nous en sommes à la version 7.09) comportant, et c'est là la grande originalité, des cahiers de formations à ces logiciels réalisés par les élèves.

Ces guides pédagogiques sont de véritables cahiers de formation avec une exposé des fonctions du logiciel passé au crible et des exercices dirigés. Un exemple : le cahier de formation (en .pdf, 13 pages) du module Impress du pack OpenOffice.

"Cédez le passage aux logiciels libres" est distribué aux nouveaux étudiants, enseignants et employés de l'établissement scolaire en début d'année afin de sensibiliser l'ensemble de la communauté éducative aux logiciels libres.

La compilation de logiciels libres "Cédez le passage aux logiciels libres 7.09" comprend les logiciels suivants : 7-Zip ; Abakt ; Audacity ; Azureus ; Blender ; Celestia ; ClamWin ; DevCPP ; Dia ; Enigma ; FileZilla ; Firefox ; Freeciv ; Frozen Bubble ; The Gimp ; Inkscape ; LbreakOut ; OpenOffice ; NeverBall ; Notepad2 ; Nvu  PDFCreator ; Pidgin ; RSSowl ; SciTE ; Sokoban YASC ; Stellarium ; Thunderbird ; VLC Player ; Wesnoth.

Cette bonne idée est née d'un autre projet : TheOpenCD, une compilation de logiciels libres grand public qui propose aussi des textes sur les logiciels libres et des liens vers des ressources libres.

Tags : accompagnement - animation - collaboration - formation - guide - logiciel-libre

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