Le blog

L'accès aux TIC pour tous par l'ANSA

ansa2012L'ANSA (Agence nouvelle des solidarités actives) publie ce mois une étude sur l'accès aux TIC des publics en situation de précarité.

Dans la continuité de la réflexion engagée avec des partenaires autour des solutions locales et des orientations nationales qui pouvaient être mises en place pour encourager l'accès et la maitrise des nouvelles technologies, l'ANSA a souhaité consulter directement les utilisateurs à petits revenus. Car analyser les besoins pour rendre les télécoms accessibles à tous sans écouter les premiers concernés par la "fracture numérique" serait non seulement absurde mais également inefficace.

Cette contribution est le produit du travail mené avec 80 utilisateurs des télécoms en France, âgés de 18 à 76 ans : jeunes accompagnés par les Missions locales, allocataires du RSA et personnes âgées. L'ANSA s'est appuyée sur la parole des utilisateurs pour identifier leurs usagers, les difficultés qu'ils rencontrent et leurs perceptions des offres sociales.

L'objectif étant d'appuyer les pouvoirs publics et les opérateurs dans le développement de solutions innovantes pour répondre au mieux aux besoins des usagers. Télécharger la contribution


Tags : fracture-numérique - france - public précarisé

Semaine numérique  : Colloque fédéral sur l'innovation par les TIC

Comment renforcer la participation citoyenne grâce au numérique ?

EPN-Wallonie - logo Par quelles initiatives, sous quelles formes, à quelles conditions? C'est à l'occasion du Colloque fédéral de la Semaine Numérique organisé à l'initiative de la Sénatrice Olga Zrihen sur la thématique de l'inclusion numérique que Périne BrotCorne a présenté le rapport final de l'étude « Les outils numériques au service d'une participation citoyenne et démocratique augmentée  » menée par la Fondation Travail Université

19 initiatives

Réalisée pour Technofutur TIC à la demande du Gouvernement wallon, elle fait le tour de 19 initiatives mises en oeuvre par les pouvoirs locaux ou le monde associatif local francophones (portail Je participe.be, ateliers numériques Dazibao pour demandeurs d'asile en attente en centres ouverts, Web TV Corsaires.TV à Anderlecht, blog citoyen MonDour.be, la marque jeune du CAAJ de Bruxelles, blog radio des jeunes de Molenbeek Creart.net, portail web communautaire Espace Citoyen.be, site communautaire des délégués de classe délégués.net,...) . L'étude procède encore à un inventaire des bonnes pratiques à l'étranger.

Renforcer la cohésion
Perine Brotcorne, auteure de l'étude : « Qu'il s'agisse d'améliorer l'image d'un quartier, de valoriser le tissu associatif local ou d'entraider des personnes en situation de précarité, la plupart des dispositifs analysés contribuent à renforcer la cohésion, la convivialité et les liens sociaux entre les membres d'une communauté, ou entre eux et les associations de cette localité. En revanche, les nouveaux dispositifs numériques communaux n'offrent pas, à ce jour, de véritables outils de démocratie participative, qui « augmenteraient » la participation démocratique citoyenne. Et la FTU de lancer quelques pistes de recommandation à l'intention des collectivités locales  : fixer des objectifs démocratiques clairs et déployer une méthodologie et des moyens ad hoc pour les atteindre, apporter aux projets un soutien politique volontariste, mettre en place une gouvernance simple et transparente du dispositif, multiplier les démarches de sensibilisation et d'expérimentation ancrée dans le territoire, et accompagner une montée en compétence des acteurs locaux (élus, agents communaux et acteurs du tissu associatif).

Observatoire des usages

Last but not least et on rejoint ici les recommandations émises par la FTU pour le second volet du plan de lutte contre la fracture numérique : mettre en place une plate-forme régionale d'échange d'expériences et un observatoire des usages démocratiques des TIC. « Celle-ci permettrait d'échanger sur les outils numériques utilisables et les démarches applicables, celles qui constituent une réussite et celles qui le sont moins. Cette plate-forme de réseaux d'acteurs permettrait également de donner une visibilité régionale à l'ensemble des initiatives de participation citoyenne et démocratique via les TIC. »

 

Tags : Semaine numérique Citoyenneté inclusion Olga Zrihen Fondation Travail Université Namur

Rewics 2012 : de l'animation multimédia à la médiation numérique (1)

EPN-Wallonie - logo« C'est un peu paradoxal » explique Eric Blanchart, côte à côté avec Philippe Cazeneuve et Loïc Gervais lors des ateliers Rewics 2012, « alors que l'on s'approche de la reconnaissance du métier d'animateur multimédia, au moment où celui-ci devrait être intégré dans les barèmes communaux, on s'aperçoit que le métier a évolué. Même le terme apparaît comme un peu dépassé. On entend de plus en plus parler de médiation numérique ». Ce n'est pas qu'une question de vocabulaire. Pour Philippe Cazeneuve, Sociologue, Consultant-formateur, « On est bien face à un nouveau paradigme. « A l'origine des EPN, il y a le concept de fracture numérique. Aujourd'hui, la principale disparité dans l'usage des TIC, celle qui diminue le moins, c'est l'âge, avant les disparités culturelles et sociales. A l'époque, l'indicateur de la fracture numérique était la connexion : en France, 84% des foyers n'avaient pas accès à Internet. Maintenant, 75% des foyers sont reliés. Or, le discours des EPN n'a pas changé. On a sacrifié la notion d'accompagnement aux usages à la connectivité ».

Une polarisation des usages
« Or aujourd'hui, ce qui est discriminant, ce sont les fréquences et les types d'usages. On se trouve devant deux groupes extrêmes très importants : ceux qui n'utilisent jamais Internet (30% en France) et ceux qui y ont recours au quotidien (53%). Les écarts dans les typologies d'usage vont en se renforçant : c'est en Belgique ce que la FTU appelle la fracture numérique du second degré. Voilà pourquoi il est nécessaire de passer du concept d'animation multimédia à celui de médiation numérique. »

Domestiquer les TIC
Pour Philippe Cazeneuve, la médiation numérique, c'est accompagner des publics variés vers l'autonomie, dans les usages quotidiens des technologies, services et médias numériques. « Le job, c'est d'aider le public à domestiquer les TIC, à les faire rentrer dans ses pratiques de tous les jours. Le médiateur numérique n'est pas un vendeur. Ce n'est ni un ingénieur, ni un évangélisateur. C'est un facilitateur, qui pourra être actif sur différents axes. L'équité des accès bien sûr, mais aussi pourquoi pas la compétitivité et l'innovation dans l'accompagnement des TPE, des artisans et des artistes. Ou dans le développement de la solidarité locale comme en Angleterre où certains bénévoles accompagnent leurs proches pour les initier aux TIC. Mais aussi et peut être surtout, ne faut-il pas imaginer les EPN comme l'interface de référence entre le citoyen et une administration délivrant des services de plus en plus électroniques. ? Le médiateur ne doit-il pas devenir celui qui met le doigt sur les difficultés d'usage des e-services et sur les lacunes en la matière, celui qui va pouvoir aider l'usager et l'administration à co-construire de nouveaux services publics ? » Un bel enjeu, en effet...


Tags : Médiation numérique Rewics 2012

Rewics 2012 : de l'animation multimédia à la médiation numérique (2)

Loïc Gervais, coordinateur des EPN de Thonon : « Il y a quelques années, je me définissais comme un animateur multimédia. Aujourd'hui, Je dis que je suis un médiateur numérique. La première raison de ce changement de terminologie, c'est la reconnaissance professionnelle. Lorsque j'allais sur les sites d'offre d'emploi et que je tapais « animateur multimédia », tout ce que je trouvais, c'était des offres de commercial pour vendre des mobiles dans les grandes surfaces ! Et lorsque je disais : « Mon métier, c'est d'aider les gens à s'approprier les TIC, on me répondait : « Ah, bon, tu es formateur ». Et bien non. Mon métier, au quotidien, c'est de donner quelques clés pour entrer dans l'univers numérique d'aujourd'hui. En France, on va bientôt pouvoir payer ses impôts avec son Smartphone. C'est très bien. Sauf qu'il n'y en a que 15 millions et que de très nombreuses personnes ne savent même pas ce que c'est. A l'école, les apprentissages numériques des enseignants sont loin d'être performants. Mais les EPN n'ont pas le droit d'y entrer ! Du coup, ce sont des sociétés privées qui s'en occupent. Personnellement, cela me dérange, d'autant qu'il y a souvent une question de compétences des formateurs. Et pas qu'à l'école d'ailleurs. C'est aussi le cas en formation professionnelle. Je me souviens d'un formateur qui cherchait la fonction « Souligner » dans un traitement de texte. Or il était en train de former des demandeurs d'emploi ! On se trouve ainsi devant différents acteurs qui font de la formation-sensibilisation, qui essaient de développer une culture numérique mais qui, finalement, ne sont eux-mêmes pas assez formés. Je pense que combler cette lacune relève de la responsabilité des EPN. »

Le métier des EPN a changé
« Il est très important de faire comprendre que notre métier, ce n'est pas que du clic souris. Notre univers a changé. Nous n'avons pas que des compétences technologiques et pédagogiques. Lorsque l'on évoque la Nétiquette, on touche au droit. Lorsque l'on aborde le téléchargement illégal, on touche à la sensibilisation à la loi. Nous sommes vraiment dans l'espace sociétal. Le Web 2.0 transforme l'usager en acteur. C'est pourquoi on passe de l'animation multimédia à la médiation numérique. Celle-ci ne peut s'inscrire que dans un territoire où l'EPN doit s'affirmer comme le pôle de ressources pour toutes les questions numériques liées au territoire. Le médiateur numérique a comme responsabilité de développer les usages sur un territoire : voilà une des différences majeures avec le métier d'animateur multimédia. Il s'agit de mettre en relation tous les acteurs concernés par le développement des usages des TIC. Pas seulement les EPN, mais aussi les écoles, le tissu associatif, les pouvoirs publics,... Il s'agit de construire un nouvel éco-système. »

Tags : Médiation numérique Rewics 2012

Les Rewics 2010

Rewics201010° édition déjà pour les Rencontres Wallonnes de l'Internet Citoyen (Rewics) ce 17 mars à la Géode de Charleroi.

Depuis 10 ans, les Rewics se veulent un moment unique d'information, de rencontre et d'échange autour des pratiques et enjeux de l'Internet et des TIC dans le non-marchand.

De 9 à 17 h, une centaine d'experts et de témoins belges et étrangers s'attèleront à faire découvrir les faces cachées d'Internet et à répondre aux questions que soulève son exploitation dans le non-marchand. Ils abordent des expériences vécues et des solutions susceptibles d'améliorer le quotidien.
Débats, échanges, animations s'articuleront autour de pôles thématiques : associations, intégration et solidarité ; politique, services publics ; création numérique, culture et livre ; éducation et enseignement et enfin espaces publics numériques. Les activités sont décrites en détail dans le programme général.

Trois types d'activités sont organisés au cours de la journée:

  • des ateliers DEBATS... Idées, moments pour penser les enjeux et défis. Ces séances d'une heure et quart regroupent des panels d'orateurs susceptibles de porter un regard critique sur leur expérience et sur le développement des TIC.
  • des ateliers USAGES, pour découvrir l'expérience des autres, les usages possibles, échanger avec eux, apprendre à partir de ce qui se fait, les bonnes pratiques.
  • des ateliers DEMOS, pour appréhender le "comment-faire". Lors de ces sessions de démonstration et de discussion, vous découvrirez concrètement des solutions technologiques susceptibles d'améliorer votre fonctionnement au quotidien,....

Les EPN, comme chaque année, sont au centre des rencontres avec un stand dédié, une thématique spécifique et des événements importants : labellisation, rencontre entre animateurs wallons et picards, etc...

Cette année, les Rewics accueilleront la 6° Rencontre des animateurs des Espaces publics numériques de Wallonie. Ce sera l'occasion pour beaucoup de ces animateurs de découvrir cet événement unique et incontournable. En plus de la réunion d'information proposée par le Centre de ressources, ce sera également l'occasion pour les animateurs de découvrir l'actualité du logiciel OpenEPN, de débattre sur le statut et la reconnaissance du métier d'animateur multimédia, de parler de solidarité numérique et de pratiques citoyennes des TIC, de réfléchir à l'avenir des EPN, de penser à l'intégration des EPN en bibliothèque et surtout, d'échanger expériences, usages et visions avec les autres animateurs qu'ils soient wallons, bruxellois ou picards.

En fin de journée, le Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville, Mr Paul Furlan nous fera l'honneur de venir s'exprimer ainsi que labelliser 12 nouveaux EPN.

Site officiel : www.rewics.be


Tags : ReWICS

Echanger, s'exprimer en ligne : Trouver la bonne média attitude, un MémoTice réactualisé

memoticeexpressionenligne

Depuis quelques années, le Centre Régional de Documentation Pédagogique (CRDP) de l'Académie de Versailles produit et publie les MémoTice, de petites brochures pour accompagner les usages autour des Tice. En fonction des thèmes traités, ces brochures s'adressent aux jeunes, à leurs parents ainsi qu'aux enseignants et chefs d'établissement. Elles sont librement téléchargeables et diffusables.

Les MémoTice ont déjà été fait l'objet d'articles sur ce blog et on y revient aujourd'hui à l'occasion de l'actualisation de la brochure : "Echanger, s'exprimer en ligne : Trouver la bonne média attitude" (en pdf) paru récemment.

Au sommaire de ce MémoTice de 4 pages revisité : le thème de la communication et de l'expression sur Internet et via les technologies mobiles avec deux articles de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant en exergue.

En pages intérieures, le document pédagogique établit une liste de types d'utilisations des technologies par les publics jeunes : Téléphone, SMS, MMS ; Messagerie Instantanée  ; Courriel ou email ; Réseaux sociaux (Facebook...) ; Forums ou chats ; Blogs et sites... En ayant soin de délivrer pour chaque item, des conseils pour un usage responsable du Web et des outils techniques.

Faut-il vraiment donner son nom en ligne et protéger sa vie privée ? Ce MémoTice y répond concrètement en commentant des citations d'enfants et adolescents. Enfin, les auteurs de la brochure rappellent qu'une bonne attitude sur Internet est synonyme du respect de la Netiquette "Des règles habituelles de courtoisie devant s'appliquer encore plus sur Internet car le langage corporel et le ton de la voix ne peuvent qu'être déduits".

Enfin, le MémoTice "Echanger, s'exprimer en ligne : Trouver la bonne média attitude" présente une série de liens Web utile.

Des MémoTice à télécharger librement et gracieusement

A retrouver également en téléchargement, d'autres MémoTice (au format pdf) librement téléchargeables :

L'ensemble des brochures est très adapté pour un travail commun entre Espaces Publics Numériques (EPN) et l'univers scolaire (primaire et secondaire).

Tags : école - charte - citoyenneté - CMS - formation - guide - pédagogie - réseaux sociaux - sécurité - Usages

Mon Premier Ordinateur

monpremierordinateur

Il s'agit d'un OVNI dans la littérature pour enfants : un livre doudou - un album éveil (à partir de 2 ans) sur le thème de l'informatique. "Mon Premier Ordinateur" est un livre à toucher qui est paru en août 2008 aux Editions Tourbillon (prix : 11,90 EUR).

A quoi bon un livre sous la forme d'un ordinateur à manipuler, mordre, lancer, triturer, toucher dès le plus jeune âge. Au-delà de l'aspect anecdotique, on peut répondre qu'il désacralise l'objet "ordinateur", qu'il joue sur le mimétisme d'apprentissage, bien connu dès les premières années de la vie. Il fait aussi de la boîte ordinateur magique, un objet sympathique et qui laisse aussi la place aux rêves et à l'imagination.

monpremierordinateur2

"Mon premier ordinateur pour faire presque comme les grands ! Un livre tissu avec des animations sur les pages, on peut : lire ses messages, reconnaître les formes, déplacer les pièces de feutrine sur la bonne forme, compter, jouer...  Même la souris est extra, elle fait scritch scritch et pouic pouic !"




Tags : enfant - livre

Bibliothèque Virtuelle de 400 nouveaux documents sur l'alphabétisation des adultes

alphabetisationcanada

Le Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine du Canada (CDÉAFC) a récemment ajouté une nouvelle rubrique à sa bibliothèque virtuelle en proposant 400 nouveaux documents francophones sur l'alphabétisation des adultes. Ceux-ci sont mis à disposition gratuitement sur Internet.

A l'occasion de la mise en ligne de ce catalogue utile de ressources, Julie Leclerc, responsable du développement des collections au CDÉACF, a déclaré : "La culture est importante pour la formation des adultes parce qu'elle fait appel à l'expérience des gens, à leur contexte de vie."

Depuis 2003, la Bibliothèque virtuelle du CDÉAFC met en ligne une pluralité de documents (textes, documents audio ou vidéo) répartis entre trois collections et en provenance d'établissements scolaires, de maisons d'édition ou d'organismes communautaires au Canada.

Cette nouvelle Collection thématique sur l'alphabétisation baptisée "Culture en mots" comprend un volume impressionnant de ressources en français grâce à 200 organismes ayant fourni gracieusement et en licences non exclusives des centaines de documents pédagogiques immédiatement utilisables.

On notera parmi ses ressources 15 parcours d'apprentissage en alphabétisation conçus par des professionnels :

"Chaque parcours propose de réaliser un projet à partir d'un proverbe. À chaque étape du parcours, on suggère des activités et on réfère à des documents disponibles en ligne, soit en version imprimable, en format audio ou en format vidéo. Ces documents font partie de la collection Culture en mots, une collection de 400 documents."



Efficace! Voilà un bien bel ensemble de dispositifs pédagogiques pour les Espaces Publics Numériques travaillant auprès/avec des publics adultes en difficulté et pour qui l'analphabétisme est un vrai obstacle dans la vie de tous les jours.

Tags : fracture-numérique - guide - International - livre - pédagogie - public précarisé

Internet et la vie privée en Belgique : faut-il avoir peur ?

L'Espace Public Numérique de la Vallée du Samson a organisé une conférence à la salle d'Haut-Bois la Vie, à Haut-Bois, ce mardi 10 novembre à 19h30, dans la cadre d'une sensibilisation au multimédia et aux risques liés à l'Internet, à l'initiative du Collège Communal de Gesves.

Cette conférence, présentée par Jacques Folon, suscita un vif enthousiasme de la part des personnes présentes. C'est pourquoi, un résumé de l'exposé a été rédigé, pour partager son contenu avec ceux qui n'ont pu être présents.

Vous trouverez également la présentation de monsieur Jacques Folon sur Internet à cette adresse.

Conférence du 10 novembre 2009 « Internet et la vie privée en Belgique : faut-il avoir peur ? » par Jacques Folon.



Aujourd'hui, tout le monde échange des données, sans contrôle, via les plateformes de réseaux sociaux et Internet, sans avoir conscience des conséquences que cela peut avoir. En effet, cela engendre des problèmes au niveau de la vie privée, des données personnelles, de la sécurité de ces données et de la propriété intellectuelle. De plus en plus, les entreprises constituent des banques de données, collectant des informations sur leurs clients, pour mieux s'adresser à eux. Ces banques de données se vendent et acquièrent aujourd'hui beaucoup de valeurs, au niveau commercial et stratégique. Plus une banque de données est précise, plus elle est chère. Ces données, si précieuses, sont obtenues via les informations qu'on vous demande de donner pour l'inscription à une boîte mail, à un site d'e-commerce, pour recevoir ces cartes.

Un employé a été licencié pour avoir écrit sur Facebook qu'il travaillait sur un projet important (dont il a expliqué les tenants et aboutissants), alors que ce projet était strictement confidentiel ; un élève, soupçonné d'avoir triché à un examen, s'en vantait sur son blog, ce qui a permit de prouver sa tricherie et de la punir ; certains sites, qui permettent de collecter toutes les informations publiées sur le net sur une personne, en tapant simplement son nom et prénom, sont utilisés par des entreprises, avant l'engagement d'un nouveau membre du personnel : on utilise effectivement des plateformes d'échanges d'informations tout les jours, sans évaluer les conséquences et l'accessibilité des ces données.

C'est pourquoi la confidentialité de certaines avantageuses de supermarchés, pour l'inscription sur des sites de partage, des réseaux sociaux, des affiliations diverses, etc. Ces données sont compilées et croisées, au terme d'achats et d'échanges divers entre les entreprises, pour affiner et préciser au maximum le profil des consommateurs.

Par exemple, si une entreprise souhaite faire un mailing adressé uniquement aux femmes de 25 à 30 ans, qui mesurent moins d'un mètre septante et pèsent plus de 50 kilos, qui sont végétariennes et aiment le tennis, c'est possible ! Bien sûr, elle devra payer cher pour obtenir ce listing, soit acheter un listing très précis (donc cher), soit en acheter plusieurs, et les croiser.

Des informations très personnelles à votre sujet peuvent être déduites de vos habitudes d'achat, ou de surf. Par exemple, grâce aux cartes de fidélité des supermarchés, tous vos achats sont enregistrés. On peut deviner votre plat préféré, vos hobbies (lectures, magazines), si vous êtes fumeurs, votre consommation d'alcool, si vous avez des enfants, quel âge ont vos enfants, votre fréquence d'achat, voir même vos allergies et vos problèmes de digestion !

De plus, grâce aux cookies, on peut connaître les sites que vous avez visitez, savoir combien de temps vous êtes restés sur la page et où vous avez été ensuite. Les listings clients ont donc beaucoup de valeurs, aussi parce qu'ils peuvent détenir des informations très privées, relatives à votre santé, votre comportement sexuel, vos opinions religieuses et philosophiques, ou votre vie judiciaire. Informations qu'on ne voudrait pas laisser filtrer, notamment pour des personnages publics. C'est pourquoi, la sécurité des données doit être prise très au sérieux. En Belgique, ce n'est malheureusement pas encore le cas, parce que personne n'imagine que de telles données puissent intéresser quelqu'un ou puissent faire l'objet d'un vol.

De plus, lorsqu'une entreprise se fait voler des données personnelles, elle préfère taire l'incident, de peur que les médias en parlent, de peur de voir sa réputation se ternir ou de perdre la confiance que les clients lui accordent. Chose impensable aux Etats-Unis, par exemple, où il est obligatoire (par la loi) de signaler la perte ou le vol de données et de prévenir les personnes présentes sur le listing perdu/volé que certaines données les concernant ont été égarées et pourraient être utilisées par d'autres.

Mais la compilation de données est néanmoins soumise à la loi en Belgique aussi. Réglementation peu connue et que les entreprises préfèrent également oublier. Les responsables de traitement de données (il s'agit autant de la collecte, du croisement, de la consultation, l'enregistrement ou la destruction de données personnelles) ont des obligations légales, telles que la sécurité ou la confidentialité des données. Mais ils doivent aussi expliquer de manière extrêmement explicite et visible à quoi vont servir les données qu'ils sollicitent, combien de temps ils vont les garder, à qui ils vont les donner/ vendre.

Ils ne peuvent demander que les informations strictement nécessaires, c'est-à-dire que si vous achetez en ligne un vêtement, on peut vous demander votre taille et votre adresse, mais en aucun cas on ne peut vous demander votre état civil ou le nombre d'enfants que vous avez et leur âge. En théorie bien sûr ! parce qu'une telle information permettra à l'entreprise de vous envoyer des publicités et promotions pour des vêtements homme et enfants, adaptés à votre situation familiale.

Le consommateur a des droits, trop méconnus, qui lui permettent d'accéder à tout moment aux données que les entreprises possèdent sur lui. Il peut demander à voir tout ce qu'on a sur lui, modifier les informations, les supprimer, ou refuser de recevoir des publicités. Pour tous ceux qui refusent de recevoir de la publicité (autant par mail, poste, que par téléphone), il existe une liste, qui s'appelle la liste Robinson, sur laquelle vous pouvez vous inscrire. Les entreprises filtrent leur mailing avec la liste Robinson, et les personnes inscrites sont retirées du mailing avant l'envoi.

Mais finalement, qu'est-ce qu'on risque ? Au niveau des particuliers, pas grandchose, si ce n'est de recevoir de la publicité non sollicitée (mais peut-être bienvenue) et se demander parfois comment une entreprise a obtenu nos coordonnées ! C'est plutôt au niveau professionnel que l'enjeu est plus important. Une liste des plus gros clients d'une entreprise peut intéresser beaucoup de ses concurrents. La réputation d'une société est un élément capital dans sa communication. Si une information concernant une habitude inavouable de son directeur général venait à filtrer, l'entreprise tout entière pourrait en souffrir. Une photo postée sur Facebook où vous êtes passablement ivre peut-elle vous porter préjudice dans votre vie professionnelle ?

Sur Internet, le domaine privé devient public, alors la prudence s'impose. C'est pourquoi la sécurité des données est primordiale, et elle est relativement simple à mettre en place. Des codes d'accès, avec des mots de passe relativement élaborés, suffisent. Le problème réside en fait au niveau humain. On échange des informations sur le net sans prendre conscience des risques, on donne des anciens ordinateurs alors que des données y sont encore présentes, on laisse notre ordinateur portable avec nos fichiers-clients sur la banquette arrière de notre voiture pendant notre pause-déjeuner, on ne crypte pas nos clé- USB et on les perd.

De ce fait, la faille se situe au niveau des employés. Le responsable de la sécurité peut contrôler l'accès au serveur et aux bâtiments, mais ne peut certainement pas contrôler la communication et les comportements de tous les employés. Le mieux est de les sensibiliser à l'importance des données personnelles et de les inciter à la prudence. Le respect de la vie privée est un excellent outil marketing à partir du moment où la loi n'est pas respectée. Et au vu de la multiplication des supports, ordinateur et téléphone portable, iPhone, webcam et appareil photo intégré, l'information circule partout et en temps réel. Il est de plus en plus difficile de contrôler tous les moyens de communiquer auquel nous avons accès. La solution : décider d'une politique de protection des données personnelles au sein de toute entreprise et d'un canevas légal. Pour cela, les entreprises doivent comprendre l'importance de la sécurité des données personnelles, et la prendre au sérieux. En attendant, chacun devra se responsabiliser...

Par Julie Ramboux - EPN de la Vallée du Samson

Contact : EPN de la Vallée du Samson - Gesves. Tél. : 083/670.346.

Tags : conférence - EPN - identité numérique - Wallonie

Apprivoiser le goût de la lecture

goutdelalecture

Pour les bibliothécaires, les animateurs multimédia, le goût de la lecture peut être développé grâce aux outils technologiques et les ressources en ligne pour développer des activités liées à la lecture ne manquent pas.

Apprendre à lire, se glisser dans la lecture est une manière de s'ouvrir au monde et de communiquer. De même, savoir lire est quasiment indispensable pour avoir une pratique de l'Internet. Voici deux ressources récentes pour feuilleter des liens, sites, pages, activités et animations pour donner ou redonner ce goût de lire...

Choses lues, choses vues : ressources pour la promotion de la lecture

A l'occasion de l'exposition Choses Lues, Choses vues, la Bibliothèque Nationale de France (BNF) a réactualisé ses signets sur la thématique Lecture en en profitant pour les intégrer dans les sujets d'actualité.

Cette sélection de favoris intitulée Choses lues, choses vues : ressources pour la promotion de la lecture laisse libre cours à des pointeurs du monde francophone. Dans la première rubrique, "Partager, échanger, rencontrer", retrouvez une pléiade de réseaux de liseurs, amoureux de la lecture qui partagent en ligne et hors ligne leur passion. La deuxième catégorie "Aider" souhaite montrer des initiatives autour du don de livres et du bénévolat. Troisième et dernier volet de cette webographie : "S'informer, se former, prévenir" qui renseigne sur des initiatives de lutte contre l'illettrisme et l'analphabétisme ainsi que sur l'éveil au livre.

Cf. également l'excellente bibliographie sélective "Visages et Usages de la lecture" (18 pages, en pdf).

La Grande Lecture... et des activités pour inviter à se former et à l'alphabétisation

Au Canada, l'Institut de coopération pour l'éducation des adultes (ICEA) prépare, comme chaque année, l'opération La Grande Lecture, visant au Printemps prochain, durant une semaine, à rendre concrets pour le grand public, les bienfaits de l'alphabétisation et de l'acquisition d'une formation de base.

Pour préparer localement ces journées québécoises de promotion des adultes en formation, ICEA propose un Guide d'activités en libre téléchargement (fichier pdf) avec 9 activités grand public (fiches) parce qu'il existe 1001 façons d'apprendre tout au long de la vie...

Pour chaque fiche d'activité : Objectifs, Description, Conditions de réussite, Tâches, Temps de préparation et Budget prévisionnel sont énoncés. On vise clairement le concret et l'efficacité!

Crédit photo : Cliché de Suchita Prints sous Licence Creative Commons Paternité.

Tags : animation - association - bibliothèque - fracture-numérique - france - guide - International - ressource

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