Le blog

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Les Voyageurs du Code : devenir acteur du numérique

L'initiative, née à Montreuil à Paris début 2014, est portée en Belgique depuis septembre de l'année dernière par une toute jeune équipe de deux personnes, dont Camille Françoise, chargée de projet. L'idée : promouvoir et faciliter l'apprentissage du langage de demain : celui de la programmation.

 

Camille Françoise: «Les voyageurs du Code sont portés par Bibliothèques Sans Frontières. L'objectif de cette ONG français présente dans de très nombreux pays est de réduire la vulnérabilité des populations grâce à la culture et l'éducation. Pour nous, les bibliothèques sont des lieux de partage et de mixité sociale pour lesquels nous venons en appui avec différents projets comme Koombook ou Ideas Box. De la taille d'un livre, Koombook crée un hotspot wifi sur lequel les utilisateurs peuvent se connecter à l’aide d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur pour accéder à des des ressources éducatives, culturelles ou de formation. Il peut aussi être connecté à un téléviseur ou un vidéoprojecteur pour des activités de groupe. Ideas Box est une médiathèque en kit complètement autonome en énergie et en connectivité. Elle tient sur deux palettes. Cela permet d'approcher des populations qui n'ont pas facilement accès aux bibliothèques.»

 

S'amuser en programmer

 

«Avec les Voyageurs du Code, on travaille essentiellement sur l'initiation à la programmation informatique. Si l'on veut construire une société où les citoyens sont acteurs du numériques, il faut pouvoir les sensibiliser au code mais aussi déconstruire certains préjugés comme par exemple : non, le code n'est pas pour moi, c'est réservé aux grands ou aux ingénieurs ou le code, c'est triste. Nous montrons qu'on peut s'amuser en programmant, créer à tout âge et sans aucun pré-requis des jeux vidéos, des sites ou des applications. Il suffit de savoir lire !

 

Former un réseau de médiateurs numériques

 

L'idée, c'est de former des médiateurs numériques, des bénévoles qui vont consacrer un peu de leur temps à mettre en place des ateliers d'initiation à la programmation. Typiquement, la formation a lieu le samedi, durant une journée. Puis je les accompagne dans la mise en place des ateliers. Nous organisons également des apéro voyageurs du code où l'on continue à se former ensemble durant deux ou trois heures, puis on échange ses expériences autour d'un verre.»

 

Faire du code un programme populaire

 

Les voyageurs du code sont aussi à la recherche de partenaires susceptibles d'accueillir et d'organiser des ateliers d'initiation à la programmation à destination de leurs publics: enfants, ados, adultes, seniors rompus à l'informatique ou débutants. Ainsi, le 23 avril prochain, une formation de bénévoles est organisée par la bibliothèque de l'UT de Charleroi. Elle est gratuite et ouverte à tous. Il suffit de s'inscrire sur la plate-forme des Voyageurs. A terme, la bibliothèque proposera à son public un atelier mensuel, le samedi matin, où l'on pourra découvrir différents outils et se frotter de façon ludique à la programmation. Une formation a également eu lieu à Technofutur TIC. D'une durée de 2 jours, son objectif était d’accompagner les animateurs des EPN dans la mise en place d'ateliers de programmation en utilisant différents outils comme Scratch,code.org, scratch, app inventor ou codecademy, webmaker, thimble. «Nous nous mettons à la disposition des structures intéressées par cette mission, que ce soient des bibliothèques, des maisons de quartier, des écoles, des associations ou des EPN. L'idée est de faire de ce projet un vaste programme populaire.»

 

Tags : alphabétisation numérique

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Des solutions plus souples pour les mal voyants

Hypra, une jeune entreprise sociale et solidaire, a mis au point une solution libre et gratuite d'assistance visuelle et vocale pour les mal voyants. Elle propose également un ordinateur prêt à l'emploi, baptisé le PC à accès universel. Equipé du système d'exploitation Debian, il comprend un bureau personnalisable et la suite logicielle adaptée pour grossir et vocaliser l'écran.

 

Assistance visuelle et vocale gratuite

En 2009, Corentin Voiseux et Jean-Philippe Mengual font connaissance au fond d'une chambre d'étudiant aixoise. L'un, aveugle, prépare l'ENA, l'autre est en premier cycle. Pendant que Corentin lit un manuel de droit constitutionnel à Jean-Philippe, ce dernier prend des notes sur son ordinateur à l'aide du clavier braille. C'est de là que naît le projet d'une interface gratuite développée sur base des logiciels libres. Durant 5 ans, les deux amis vont consacrer tout leur temps à libre à ce projet qui verra le jour l'année passée et se traduira par la création à Paris d'une entreprise sociale et solidaire : Hypra, qui était présente au dernier Fosdem de Bruxelles.

 

Une combinaison de NVDA et Zoomtext

Depuis, une vingtaine d'aveugles utilisent avec beaucoup de plaisir le «SAU», lisez système d'accès universel fruit d'une combinaison entre NVDA et Zoomtext. Le « NonVisual desktop Access » est une revue d'écran gratuite et open-source pour le système d'exploitation Microsoft Windows. En donnant des informations via une voix synthétique et le Braille, il permet aux personnes aveugles ou malvoyantes d'accéder à un ordinateur sans coût additionnel par rapport à une personne voyante. Zoomtext est, comme son nom l'indique, un logiciel de grossissement de caractères.

 

Transport sur clé USB

Ces logiciels sont téléchargeables gratuitement. Ils peuvent être stockés sur une clé USB avec le système d'exploitation Debian, le tout fonctionnant sans problème sur n'importe quel ordinateur tournant sous Windows ou Mac. On peut aussi acheter, pour le prix d'un ordinateur classique, une machine pré-installée et prête à l'emploi. La machine comprend, outre les suites bureautiques et Internet classiques, un lecteur Daisy (norme de lecture de livre audio) et des outils multimédias permettant de lire la plupart des formats audio et vidéo du marché.

 

EPN pour personnes aveugles et malvoyantes

A noter encore, au rang des initiatives à destination des aveugles et mal voyants l'ouverture l'année passée d'un EPN adapté. Il est doté d'un comptoir numérique avec tablettes, liseuses et lecteur Daisy. L'EPN propose également une télé loupe, un PC adapté avec Zoomtext et une machine à lire connecté. L'Espace géré par la ligue Braille permet en outre de se familiariser avec la Bibliothèque en ligne, le téléchargement de livres et les nouveaux outils de lecture via PC adaptés, vidéo-loupe, tablettes et liseuses. A ce jour, plus de 14.000 livres audio sont téléchargeables gratuitement par les bénéficiaires de la Ligue Braille. Deux fois par mois, des ateliers spécifiques sont organisés à leur intention.

Tags : handicap - audio - égalité numérique

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Framasoft veut "Dégoogliser" Internet

Des alternatives crédibles et libres à Gmail, Doodle, You Tube, Skype ou Facebook : c'est l'ambition du plan "Degooglisons Internet" de l'association française Framasoft. Il s'étend sur 3 ans et prévoit, à côté des services existants FramaPad (l'équivalent de Google Docs) et FramaDate (version libre de Doodle), d'ajouter un réseau social, un espace de stockage de documents et une messagerie libre en ligne. Et plus si affinités ! "L'année dernière", explique l'association sur son blog, "nous avons dégooglisé Framasoft. Comme monsieur et madame tout le monde, au fil des années, nous nous étions laissé séduire par la facilité immédiate des services proposés par la deuxième capitalisation boursière au monde. Nous avons montré qu'une structure aussi complexe que Framasoft peut se libérer de Google Groups, Analytics, ainsi que d'Adsense et les services embarqués, et ce grâce aux dons et participations bénévoles."

 

Les GAFAM omnivores

C'est qu'en quelques années, le géant de Mountain View est passé de simple moteur de recherche à un inventaire à la Prévert qui propose ici une suite bureautique, là un magasin d' applications ou un espace de stockage sur le Cloud. Sans compter la kyrielle de brevets sur les téléphones, l'électronique, la robotique ou les technologies du vivant. Et il n'est le seul. « Google n'est qu'une lettre des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui, avec Dropbox, Avaaz ou Twitter, ont réussi à rendre les internautes complètement dépendants de leurs services."

Services libres, éthiques, décentralisés et solidaires

Or des alternatives existent bel et bien. Aujourd'hui, l'ambition de Framasoft est non seulement de les faire connaître mais de prendre en charge le développement de services libres, éthiques, décentralisés et solidaires, sous la bannière du plan "Dégooglisons Internet" : "Nous allons améliorer nos services existants, tout en faisant perdurer nos projets-phares. Nous avons lancé officiellement le réseau social libre Framasphère pour qui souhaite se libérer de Facebook. Nous allons proposer un moteur de recherche, un service de raccourcissement d'URL, des catalogues d'ebooks libres, de l'hébergement d'images." Endéans les 3 ans, l'association compte proposer tout liste complète de services libres : stockage, Cloud, hébergement de fichiers, tube vidéo, listes de diffusion, micro-blogging et blogs.

 

S'attaquer à Gmail

Courant de cette année, Framasoft proposera Framatalk pour Skype et Framadrive pour Dropbox. En 2016, ce sera au tour de Scribd d'être visé avec Framaxxx (PDFy) ou encore Twitter avec Framatweet (Twister). Et en 2017, l'association devrait s'attaquer à de gros « poissons » comme Gmail avec Framamail (Caliop) ou encore Evernote avec Framanotes (Laverna). Pour ce faire, l'association lance un appel aux dons. L'objectif ? Pérenniser les 3 emplois permanents actuels (il lui manque 35 000 euros) avec l'ambition de passer à 5 permanents en 2016 (il lui faut 130.000 €) et 8 en 2017 (180 000 €).

 

2,27 secondes du CA de Google

Des montants tout à fait dérisoire par rapport à la force de frappe de Google : actuellement, le budget annuel de Framasoft représente 2,27 secondes du chiffre d'affaires annuel de Google. "Rien qu'avec cela, on accomplit déjà beaucoup. Des associations utilisent Framapad pour écrire leurs documents sans avoir à s'inscrire sur GoogleDocs. Des militants et syndicats ont compris que Framadate permet d'avoir un "Doodle" non intrusif. Des écoles initient en toute sécurité leurs élèves au dessin assisté par informatique. Ces projets existent grâce à des volontés bénévoles soutenues par une association qui leur donne les moyens d'éclore, de se développer et de perdurer. Nous avons besoin que des "geek-friendly" viennent grossir nos rangs et nous soutenir par leur argent, leur temps, leur partage des compétences."

Tags : Internet sans crainte - Logiciels Libres - Google

Cyberpack : l'art et la culture de la programmation

DSC_0125 DSC_0126Sur la page d'accueil de CodeAcademy, tout commence par un simple calcul arithmétique. Vous entrez l'addition et le programme vous répond. Au fur et à mesure des questions, la syntaxe de vos réponses se transforme. Rapidement, vous êtes invités à entrer dans la famille des «apprentis codeurs ». La communauté compte plus d'un million de membres. Son objectif : combattre l'analphabétisme numérique en plaçant le code informatique au même rang que l'alphabet et l'arithmétique. C'est dans ce contexte que la valise pédagogique de Numediart de l'Université de Mons est en ligne. Public cible : les jeunes, les enseignants et.... les animateurs d'EPN.

Programmation créative

Tout est parti d'ateliers créatifs organisés en cours du soir par l'Institut Numédiart à destination des cinq membres du pôle d'enseignement supérieur hainuyer. Martin Waroux, chargé de projet : « Sur base de cette expérience, on s'est dit qu'on aimerait toucher les instituts du secondaire mais l'accueil a été vraiment mitigé. Dans la foulée, nous avons rentré un projet « Creative People ». Ainsi est né Cyberpack ou comment faire découvrir la programmation aux jeunes pour le traitement du son et de l'image, pour des applications Facebook et Twitter . Martin Waroux : « La malette pédagogique est basée sur le principe de l'apprentissage par projets. Plus d'une dizaine sont en ligne. Ils composent un parcours initiatique de complexité croissante dans le domaine de l'image, de l'audio, de la vidéo et de l'interaction. Les projets sont accompagnés d'un livret d'explication pour les étudiant et d'un manuel de référence. Ils sont écrits à partir d'un logiciel développé par le MIT. « Ce logiciel open source est utilisé par de jeunes créateurs numériques dans le monde entier et permet d'aborder très rapidement la programmation temps-réel et donc d'accéder à l'interactivité. Il permet aussi la création graphique et la géométrie, l'animation 2D et 3D, la génération de son, le traitement de donnée ou la reconnaissance faciale»

Une question de culture générale
Aujourd'hui, la « formation/animation » Cyberpack a été reconnue par Technocité et peut être délivrée à la demande. Cela a été le cas de l'école Saint François qui l'a intégré dans sa semaine de la citoyenneté. «Demander à quoi sert d'apprendre les bases de la programmation si l'on ne veut pas devenir programmeur, c'est comme s'interroger sur l'utilité de suivre des cours d'histoire si l'on ne veut pas devenir historien. Le Cyberpack est un outil d'alphabétisation numérique. Comprendre les principes de la programmation va vraiment faire partie de la culture générale de tous les publics, jeunes et moins jeunes. C'est en ce sens qu'il peut intéresser les animateurs multimédia dans l'organisation de stages créatifs, ou tout simplement en tant que boîte à outils d'expression et de création numérique. »

L'heure du code
Le train est en marche  L'heure du code ( #Hourofcode sur Twitter) est une campagne provenant des États-Unis qui a lieu depuis plusieurs mois afin de promouvoir les sciences informatiques chez les jeunes. Le but était de toucher 10 millions d'internautes en une semaine. Ils ont été plus de 15 millions à parcourir la la série de tutoriaux mise en ligne façon « serious game »

Tags : alphabétisation numérique - code - NUMEDIART - Processing - Programmation - UMONS

Bridge the gap : réduire l'écart numérique entre générations

Education aux médiasC'est le 11 juin dernier que 12 opérateurs de formations issus de 12 pays européens se sont réunis à Bruxelles dans le cadre du programme Léonardo Da Vinci autour d'un atelier « Bridge The Gap ». Porté en Belgique par le Réseau Européen de Formation, ce projet vise à réduire l'écart numérique existant entre les générations en tirant profit des apports professionnels que les ainés peuvent apporter aux jeunes générations en matière de tutorat et d'assistance aux métiers. Et vice versa en ce qui concerne l'apport de culture numérique que la génération « Y » peut induire. La thématique de la fracture numérique intergénérationnelle est abordée transversalement par des recherches et ateliers relatifs à la culture, la créativité, la communication et les médias, l'environnement et l'éducation ou encore le tourisme.

EPN et ateliers numériques intergénérationnels
Après une présentation du dispositif wallon des Espaces Publics Numériques qui constitue un espace privilégié pour des ateliers numériques d'expérimentation intergénérationnels, Jérôme Poloczek, Responsable communication chez Atoutage, a dressé une feuille de route quant à la bonne gestion d'un projet intergénérationnel, sur base du livre méthodologique « Comment développer une action intergénérationnelle » publié aux éditions De Boek par son association et au prisme des expériences de quelques projets numériques intégrant une dimension intergénérationnelle. La matinée fut également l'occasion pour Marine Bugnot, chargée de mission, de présenter le portail de l'intergénération et les services mis en place par le réseau intergénérationnel Courant d'âges.

Dessins animés et vidéos
Côté expérimentations, l'association Slovaque Centre for Intercultural Dialogue a opéré un arrêt sur image sur Sheeplive, un portail multilingue de dessins animés. Ces films d'animation s'adressent avant tout aux enfants et aux jeunes. Ils abordent différentes thématiques afin de les sensibiliser aux risques liés à l'utilisation d'Internet et des téléphones mobiles : gestes obscènes, hameçonnage, anorexie, respect vie privée, amitiés virtuelles, cyberharcèlement vidéolynchage, addictions, jeux avec facebook. Le programme d'alphabétisation médiatique et numérique Territoriomovil présenté par l'association espagnole Innovación, Transferencia y Desarrollo s'adresse lui aussi aux adolescents. Il met à leur disposition une boîte à outils pour la production « do it your self » de vidéos et contenus multimédias. Dans la bibliothèque (disponible également en français) de ce « décalogue » pour vidéo amateur, on trouve des sujets basiques et didactiques pour des prises de vue à partir d'un mobile ou une mini caméra. On y découvre aussi, toujours sous la forme de petites vidéos, des trucs et astuces pour fabriquer une dolly (avec un manche à balai et un vélo) et filmer en travelling. Ou encore pour construire une grue (avec deux manches à balai) et filmer en hauteur ou une snorricam (deux plaques, une planche en bois) pour se filmer.

Tags : Atoutage - éducation aux médias - Courant d'âges - fracture-numérique - Intergénértionnel - réseau européen de formation - vidéos

Sylvain Denis : 4 raisons pour un EPN d'opter pour le libre.

sylvain DenisSylvain Denis multiplie les compétences et les casquettes. Conseiller en sécurité de l'information, conférencier, expert TIC, Web et FLOSS (Free Libre Open Source Software), il a une connaissance pointue du monde des logiciels libres. Sylvain est ainsi le point de contact d'Apache OpenOffice pour la Belgique (francophone), et administrateur d'EducOOo.org (suite bureautique pour adultes et seniors) et OOo4kids (idem mais pour enfants de 7 à 12 ans). Membre d'Ubuntu.be et de Mozilla.be, il est vice-président de l'association A l'Ere Libre et Président du SambreLUG, l'association des utilisateurs Linux de Sambreville. Formateur et expert (dépanneur) pour le réseau des établissements libres subventionnés indépendants, il est également formateur pour Technofutur TIC et est intervenu lors de la dernière journée de rencontre des EPN.

Une suite complète d'outils Open Source
« Je citerais 4 raisons pour qu'un EPN ou qu'une association opte pour des outils libres : les fonctionnalités, le coût, la pérennité et l'aspect collaboratif. Sur le plan fonctionnel, on trouve aujourd'hui une famille complète de logiciels Open Source qui peuvent couvrir tous les besoins d'un EPN ou d'une association : du graphisme à la bureautique en passant par la gestion. Dans ces organisations, le matériel utilisé n'est pas forcément du dernier cri. Dans ce cas, le choix d'une solution Linux va permettre de conserver les équipements existants, avec des fonctionnalités et une performance identiques, sans payer un seul euro de licence. On peut obtenir la même qualité de documents avec Open Office qu 'avec Microsoft Office et les deux univers communiquent sans problème, sauf peut être au niveau d'Access.

Liberté et sécurité
Et puis il y a la pérennité des formats, le fait de produire des documents libres qui pourront être relus dans 5 ou 10 ans, même si le logiciel qui l'a généré n'existe plus : « Comme toutes les sources sont ouvertes, on pourra toujours accéder aux documents. J'ai modifié récemment pour quelqu'un un vieux fichier Open Office 1.0 avec une version récente. Cela s'est fait sans problèmes et la personne a pu l'ouvrir avec son vieux traitement de texte. Par comparaison, certains fichiers MS 2003 ne peuvent pas être ouverts correctement en MS 2010. »

Favoriser l'autonomie et la coopération
Il y a l'aspect partage : « Le monde du libre, c'est aussi une philosophie d'entraide et de partage. C'est une communauté au service de chacun et de tous. Il m'est arrivé d'avoir un souci avec un logiciel, d'envoyer un message d'erreur et, deux heures plus tard, de recevoir une mise à jour de mon application avec le bug corrigé ! Le libre, c'est l'ouverture et la transparence. Lors de mes formations, je mets mes cours en ligne : ils ne sont pas protégés. C'est la liberté de copier et de distribuer. Avec les logiciels libres, tous les participants à une formation ou une animation peuvent repartir avec les outils abordés : ils sont totalement gratuits et directement disponibles. Pour un EPN, en favoriser l'essaimage, c'est travailler à une société capable, indépendante et favorisant la coopération. »

Tags : Apache Open Office - FLOSS - Logiciels Libres - Open Source - Stallman Open Office - Sylvain Denis

Les licences Creatives Commons soufflent leurs 10 bougies.

En décembre 2002, la fondation Lawrence Lessig donnait naissance aux Creative Commons, des licences libres que le CRID transcrira en droit belge en 2004. Simples d'utilisation, elles constituent une alternative attractive en matière de droit d'auteur. En apposant une licence Creative Commons à ses contenus, l'auteur (artiste, chercheur, enseignant, animateur multimédia,...) fixe un cadre précis pour l'utilisation et la distribution de ceux-ci : autorisation (ou non) pour l'utilisateur d'un usage commercial de ceux-ci et autorisation (ou non) de sa modification. Si celle-ci est autorisée, l'auteur définira si les contenus modifiés doivent ou non être distribués sous le même registre de licence « copyleft ».

YouTube et Les licences Creative Commons sont un symbole d'ouvertureFlick R sous CC


Au cours de ces 10 dernières années, les CC ont acquis leurs lettres de noblesse. Elles ont ainsi été adoptées par la plate-forme de partage de photographie 500px et par YouTube. Depuis 2011, ce sont ainsi plus de 4 millions de vidéos qui ont été mis en partage sous le couvert des licences CC. Tout récemment encore, ce sont les utilisateurs du réseau social de partage de photos Flick R qui se sont vu donner la possibilité de partager leurs contenus sous licence CC.

Esprit d'ouverture


D'autres avancées encore, au niveau des sociétés de gestion collective des droits comme Smart qui a participé à la remise sur les rails du projet belge Creative Commons avec l'ASBL Constant, iMal et Packed. Au niveau des espaces publics numériques, le CC sont intéressantes à deux niveaux. Il s'agit tout d'abord d'un sujet tout à fait pertinent à évoquer dans le cadre de la mise en place de contenus multimédias réalisés au cours des formations et mis en ligne. En deuxième lieu, publier ses propres contenus pédagogiques sous licence CC est en symbiose avec l'esprit d'ouverture caractéristiques dans les espaces publics numériques. Avec un avantage important : ceux-ci peuvent être partagés, utilisés, modifiés et enrichis en fonction des besoins spécifiques des publics, des lieux et des événements.

 

Ressources partagées


Les exemples sont de plus en plus nombreux. Chaque semaine depuis 2008, les rédacteurs de Créatif, une association française dédiée à « l'accès public et l'appropriation citoyenne des technologies de l'information » publient une fiche pratique destinées aux responsables et animateurs des EPN. Parmi celles-ci des thèmes comme « Comment améliorer la visibilité des actions de mon EPN » ou encore « Comment présenter le rôle et les missions de l'EPN à mon interlocuteur et « Comment présenter les activités et les publics de mon EPN ». Les fiches sont téléchargeables au format PDF. Une première famille de fiches recueillent des argumentaires de sujets de réflexion proposés aux animateurs pour valoriser leurs structures. Une autre porte sur des sujets pouvant être abordés avec les publics des EPN. Autre ressource intéressante : une page Wiki recense plus de 500 sites francophones sous CC qui traite ici de l'accès public accompagné et de l'appropriation sociale du multimédia, là des contenus pédagogiques et des projets éducatifs. Tout un programme...

Tags : creative-commons - Logiciels Libres - Smart

2 ans de micro-projets pour les EPN de Wallonie

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En décembre 2010, Monsieur le Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville et du Tourisme, Paul Furlan, octroyait une enveloppe budgétaire au Centre de ressources des EPN de Wallonie pour réaliser 8 micro-projets aux objectifs variés mais avec un but commun : aider les animateurs des EPN de Wallonie en leur fournissant des outils pour améliorer leurs pratiques et en leur donnant un maximum de visibilité.

En ce début janvier 2013, 6 de ces micro-projets sont terminés, voici le bilan de ces actions :

  • Micro-Projet 1 : Promotion et formation des EPN par la vidéo

Le but de cette mesure était d'assurer une meilleure visibilité des EPN et de leurs activités à travers le média qui connait la plus forte croissance sur le Web : la vidéo. En effet, la présence vidéo des EPN est très faible, ce qui contribue en partie à une identification insuffisante du projet des EPN de Wallonie. A travers la mesure envisagée, c'est à la fois la visibilité du dispositif (phase initiale) mais aussi des activités de terrain des espaces (deuxième phase) qui est envisagée.

Dans un premier temps, une équipe de télévision locale a été filmer les animateurs d'EPN de Wallonie dans leurs locaux pour les interviewer sur leur métier. Les partenaires des EPN ont également été sollicités dans le cadre de ce tournage. Résultat ? La création d'un DVD avec 16 capsules vidéo qui a été distribué, début 2012, à l'ensemble des mandataires en Wallonie ! (Voir cet article) Ce DVD aussi été largement distribué aux Rewics ainsi qu'aux animateurs d'EPN lors des Rencontres.

Dans un deuxième temps, du matériel vidéo (caméra HD et accessoires) a été acquis pour permettre aux animateurs de réaliser eux-mêmes leur propres reportages et accroitre ainsi leur visibilité sur le Web. Plusieurs formations ont été organisées à TechnofuturTIC pour permettre à ces derniers de maitriser les techniques de la vidéo numérique.

  • Micro-Projet 2 : Pack communication

Le Centre de ressources et les EPN organisent ou participent à une douzaine de manifestations publiques majeures (de 200 à 3000 personnes) par an sans matériel dédié. Il était essentiel que lors de ces évènements, rencontres, conférences, salons, forums, l'image du dispositif et sa visibilité soient renforcées à travers un ensemble de matériels et supports de qualité professionnelle spécifiquement conçus dans le cadre d'une charte graphique cohérente.

Du matériel est ainsi disponible (Totem, stand, roll-up, etc.) pour les différents évènements (Salon des Mandataires, Portes ouvertes d'EPN, Rewics, Semaine numérique, etc.) sur base de la nouvelle charte graphique de 2010.

Pour clôturer ce micro-projet, fin 2012, 75.000 cartes postales ont été imprimées et distribuées à l'ensemble des EPN de Wallonie pour promouvoir leur espace localement. (Voir cet article)

  • Micro-Projet 3 : Etude des bonnes pratiques sur la participation citoyenne à travers les TIC

Le Gouvernement wallon propose, dans sa Déclaration de politique régionale, d'entamer la réflexion en vue d'assurer l'hébergement de plateformes d'accueil d'outils web 2.0 dans le cadre de ses compétences et de développer ainsi la participation citoyenne, particulièrement en encourageant les « communautés d'utilisateurs », pour une mise en commun et un partage des savoirs.

De nombreuses initiatives existent mais il fallait les identifier pour les promouvoir et susciter la création de nouvelles. Une étude a donc été commanditée à la Fondation Travail Université (FTU) et a été réalisée conjointement avec le Centre de ressources (TechnofuturTIC). La réflexion a été articulée autour de 4 grands axes : la démocratie locale, les solidarités locales, le numérique et l'innovation d'usage. (Voir cet article) L'étude est disponible en version papier sur simple demande écrite à l'adresse mail epn@technofuturtic.be et est également disponible en-ligne ICI.

  • Micro-Projet 4 : Création du nouveau logo des EPN de Wallonie

Dans le prolongement du changement de logo et du repositionnement d'image de la Région wallonne, le logo des EPN de Wallonie se devait d'être adapté en conséquence. Ce logo est important pour la visibilité du dispositif car il sert notamment à identifier les Espaces publics numériques labellisés qui ont l'obligation d'apposer une plaque signalétique ainsi que la Charte du réseau sur les murs de leur espace.
Un appel d'offres a été lancé début 2011 pour aboutir à la réalisation du logo actuel. Ce nouveau logo a été présenté aux animateurs des EPN de Wallonie aux Rewics 2011.

  • Micro-Projet 5 : Promotion du logiciel libre en EPN

Dans le cadre de la lutte contre la fracture numérique, pour promouvoir l'usage de logiciels libres auprès des usagers des EPN de Wallonie et des animateurs et, en conformité avec les objectifs affichés dans la déclaration de politique régionale du Gouvernement wallon "Pour lutter efficacement contre la fracture numérique, le Gouvernement s'engage à : (...) promouvoir l'utilisation de logiciels libres et de standards ouverts. (DPR, p. 210)
Au niveau wallon, le Gouvernement s'engage à : (...) promouvoir l'utilisation des logiciels libres auprès des citoyens et des entreprises, notamment par des actions de sensibilisation et de formation (DPR, p.213)"
, une sélection de logiciels libres a été réalisée en collaboration avec Framasoft. Un FramaEPN a vu le jour en décembre 2011 (voir cet article) et a été remis en nombre à l'ensemble des animateurs des EPN de Wallonie pour une distribution large à l'ensemble des usagers.

  • Micro-Projet 6 : Professionnalisation des animateurs

Ce projet a eu pour objectif de mettre à disposition des outils pour mener à la professionnalisation du métier d'animateur d'EPN. 
Le premier volet a consisté à mettre en place un accès privilégié et gratuit à une plateforme de formation à distance (Vodeclic), en complément des formations présentielles organisées par le Centre de ressources. (Voir cet article)

Le deuxième volet a été la réalisation, la publication et la promotion d'un référentiel de compétences du métier d'animateur multimédia. Cette publication a pour but de défendre le besoin réel et urgent de reconnaissance de ce métier auprès des organismes de formation initiale, des services publics de l'emploi et de la formation, des pouvoirs locaux, des structures intermédiaires (UVCW,...). (Voir cet article) Ce document est disponible ICI.

  • Micro-Projet 7 et 8 : toujours en cours, bilan fin 2014.

Ces Micro-projets ont été réalisés avec le soutien de la Wallonie, du Cabinet des Pouvoirs locaux, de la Ville et du tourisme et avec l'administration des Pouvoirs locaux du SPW, la DGO5.


Tags : étude - EPN - professionnalisation - projets - Wallonie

Outils Google, un nuage sans pluie pour nos EPN ?

Cloud Computing (informatique dans le nuage)La blogosphère est cernée pas ces visuels en forme de nuage  et ce terme 'Cloud Computing'. Bien que n'étant pas une réelle révolution technologique, les outils de travail collaboratif et de partage sont devenus 'The place to be,... in the Cloud'.

L'informatique dans les nuages, place toutes vos données ainsi que vos logiciels de manière décentralisée sur des serveurs distants. Pour certain, ce concept semble dématérialisé encore plus l'informatique, la quête du "saint serveur" est ainsi lancée : "Mais où sont situées exactement mes données ?".
Tandis que pour d'autres, le Cloud est un gigantesque terrain de jeux où la suppression de l'installation de logiciels et la chute des frontières due à la distance entre collaborateurs leurs ont permis d'atteindre un meilleur niveau d'efficience.

Le 16 novembre nous nous sommes penchés sur l'utilisation des outils Google dans nos EPN. Les exemples sont multiples allant  d'un outil de gestion à une plateforme de formation. Cette journée nous a permis de découvrir la gestion d'agendas partagés, les possibilités d'administration de Gmail,  la suite 'Google Documents', la gestion documentaire sur 'Google Drive', choisir sa formule (Google Apps / Google Apps for business) et les techniques de l'écriture collaborative simultanée.

L'accessibilité et la gratuité des outils Google font leurs forces. Il est vrai que la notion de 'gratuit' chez ce géant du web marketing est relativement utopique, mais bon nombre d'usager inscrits dans les rouages de l'insertion sociale n'ont peut-être pas le luxe de se poser cette question. Ces outils à l'interface simplifiée sont plus abordables pour un public éloigné des usages informatiques et permettent au formateur de dynamiser ses méthodes. Les données ainsi disponibles de partout, permettent de se passer de clé USB ou de tout autre support de stockage, bien qu'il soit conseillé de multiplier les solutions de sauvegarde ainsi que leur type de support. Ce n'est pas un scoop !

Quant aux outils de gestion, sous forme de formulaire par exemple, nous remarquons qu'il est préférable d'accompagner l'utilisateur à les compléter. D'une part, afin de connaître davantage votre public et d'autre part vous vous assurer de la qualité des données récoltées. Un outil de statistiques vous permettra enfin d'argumenter simplement les résultats de vos actions menées.

Cependant, avec un public senior, le partage de document et le travail collaboratif ne semble pas être un usage approprié dans le cadre d'une formation d'initiation à l'informatique. En effet d'après Jean-Michel Guarino (Epn Herstal) et Christophe Desorbay (Epn MomiClic) et leur partage d'expériences, ces outils ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins cognitifs de leurs stagiaires.

Inversement, il y a une réelle connexion entre ces outils et le public en situation d'illettrisme. On insiste moins sur cette notion de localisation des données et l'on se concentre plus sur l'aspect collaboratif. Le stagiaire se sent moins seul face à ses erreurs, son incompréhension ou dans certain cas, sa différence. Apprendre devient un échange où l'on se situe au coeur de son apprentissage. Le formateur devenant, lui, le coach d'un groupe classe de plus en plus autonome. Bien sûr tout n'est pas rose, il faudra créer une dynamique de groupe, développer l'esprit d'équipe et se débarrasser de l'esprit de compétition.

Du point de vue juridique, plusieurs points sont à relever parmi lesquels, la localisation sur le sol Européen des données de facturation numérique ou le traitement des données à caractère personnel. Les solutions gratuites se dé-responsabilisant de la sécurité des données en cas de bugs ou failles de sécurité de leurs systèmes. Or, légalement, lorsque vous récoltez des données à caractère personnel et/ou confidentiel vous êtes tenu de vous assurer de la mise en place de leur sécurité.

Pour tous ceux qui désir se lancer dans l'aventure, deux documents ont été publiés :

En licence Creative Commons, vous pourrez librement les utiliser avec vos stagiaires.

Jeux vidéo et EPN : une (r)évolution ?

C'est à Gêne en Italie que seront décernés le 30 octobre prochain les premiers « European Serious Games Awards ». Ils vont récompenser les meilleurs jeux vidéo pour l'apprentissage créés en Europe. Essentiellement à vocation informative et éducative, les jeux sérieux sont très appréciés en matière de formation et les applications se multiplient que ce soit dans les entreprises ou l'enseignement, le secteur de l'information et de la communication, le domaine de la santé ou encore celui de la sécurité civile et militaire. Ils sont, selon Yasmine Kasbi, auteure du livre « Les jeux sérieux, une (R)évolution » et du blog SeriousGame.be, un outil pédagogique des plus pertinents en parfaite cohérence avec les pédagogies actives prônées actuellement. Ils offrent le droit à l'erreur, permettent l'apprentissage basé sur l'échec, l'expérimentation individuelle,...

Peu d'applications EPN
Mais les applications «orientées » EPN ne sont pas pour l'instant légions. Yasmine Kasbi: « Le secteur des jeux sérieux est en plein essor mais on manque encore cruellement d'outils.  Parmi les développements existants, on citera le travail en France de l'académie de Créteil, avec une application pédagogique réalisée à partir du jeu « Droit et EPN » qui a pour but de faire découvrir la notion de droit de la propriété au travers de l'étude spécifique de certains droits : liberté d'expression, droit à l'image, propriété littéraire et artistique, droits d'auteurs dans le cadre de l'utilisation des espaces publics numériques. Je songe encore à l'utilisation de la Kinect et de la Wii par certains EPN pour des formations organisées en maison de repos. Vous savez, les seniors sont fréquemment intimidés et frustrés de ne pas savoir manipuler une souris. Et bien il existe un petit jeu qui s'appelle Save The Goldfish où il s'agit de sauver des poissons rouges de la grillade en les relâchant dans un bocal. C'est très efficace pour dépasser sa frustration et apprendre à « domestiquer » la souris.  Le jeu sérieux est un excellent support pédagogique. Prenons l'exemple du célèbre jeu World of Warcraft. Avec celui-ci, le joueur se voit proposer une tâche, il n'a pas de pénalité et il n'est pas jugé. C'est très important pour un jeune. Dans le domaine de la santé, il est très courant aux USA de donner un jeu vidéo aux enfants en salle de pré-opération. On a constaté que c'était nettement moins stressant pour lui que la présence de sa mère. »

Phase de sensibilisation
Existe-t-il des développements « locaux » à destination des animateurs multimédias ? « Nous avons déposé un projet d'initiation aux TIC avec Belle Productions mais il arrivé en deuxième position. Sinon, il existe une très grande variété de jeux en ligne qu'on peut décliner en fonction des publics. » Et pas de projets communs, à l'image d'un OpenEPN par exemple ? « Ce serait une bonne idée, d'autant qu'il existe pas mal d'outils auteur qui pourraient nous aider à le réaliser mais cela demande beaucoup de temps et de coordination et les animateurs sont déjà relativement débordés. Reste que je constate une demande importante de conférences sur le sujet : je dirais qu'on se trouve aujourd'hui dans une phase de sensibilisation aux bienfaits de l'utilisation des serious games, qui ont encore trop souvent mauvaise réputation. »

Tags : animateurs multimédia - EPN - jeux sérieurs - Serious Games

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