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IncubHacker de Namur: un savoureux cocktail d'informatique, d'électronique, de créativité et de bonne humeur

C'est pour retrouver l'ambiance qui existait dans les clubs informatiques des années 80 que 4 personnes passionnées ont donné naissance au Hackerspace de Namur. Le plus difficile a été de trouver un local à un prix raisonnable. Ils le loueront à la SNCB. Aujourd'hui, l'ASBL compte une cinquantaine de membres. Tous les jeudi, une quinzaine d'apprentis bricoleurs donnent naissance ici à un robot suiveur de lumière, là à une quadcopter, « from scratch ». Au hackerspace de Namur, on s'amuse en acquérant des maîtrises robotiques et électroniques . On mise sur la créativité et le partage d'expérience. Gil Damoiseaux, le président de l'ASBL : « C'est un espace de rencontre et de création interdisciplinaire. Le fonctionnement est basé sur le partage de connaissances telles que l'électronique, l'informatique ou les arts numériques. Mais le hackerspace ne se limite pas nécessairement à ces domaines. Notre but est de rassembler des personnes créatives motivées par des projets technologiques communs. »

Robot suiveur de lumière

Chaque semaine l’ASBL organise deux réunions en soirée afin d’échanger, d’apprendre, de construire et de collaborer sur des projets variés.  L'Incubhacker sort parfois de ses murs, pour animer un stand au salon de l'innovation ou pour participer au festival international du digital de Namur, le Kikk. A chaque fois, Nino, le robot suiveur de lumière, a son petit succès. « C'est un projet parmi d'autres. Chacun vient pour faire ce qu'il veut. Il suffit de payer sa cotisation (10 € par soirée, ou 80 € par trimestre) pour avoir accès aux outils et au matériel. La ville nous soutient. Nous avons reçu une subvention de 2100 € l'année dernière et on espère recevoir la même chose cette année. » Le Hackerspace s'inscrit dans un réseau plus large d'animations numériques, avec des contacts avec le café numérique, le repair café, l'espace de Co-working de Namur ou encore le Trakk, un lieu assez similaire au Hackerspace, mais plutôt orienté professionnel avec des équipements plus lourds comme des fraiseuses numériques ou des imprimantes 3D.

Drone domestique conçu de A à Z

L'accent est mis sur le partage des connaissance pour une maîtrise complète de l'ensemble des composants. Gil Damoiseaux : « Voilà plus d'un an maintenant que certains de nos membres travaillent sur des quadcopters. Le montage s'effectue from scratch. On part de rien pour aboutir à un drone opérationnel. Celui de l'un de nos membres vole déjà. Deux autres sont encore sur le banc de test mais cela avance bien. Le but est de s'amuser sur des projets dont on acquière la maîtrise. Deux autres de nos membres ont créé une graveuse, une ergodécoupeuse, à partir de lecteurs de disquettes. On travaille pas mal avec du matériel de récupération. Le résultat est impressionnant. La graveuse a une zone de découpe de 5 cm sur 5cm. La précision est incroyable : ils ont pu graver le loGo de notre Hackerspace à l'intérieur d'une coquille de pistache !

Tags : culture numérique - Fab Labs - Makers

Les EPN, acteurs d'inclusion et porteurs de projets des territoires numériques

folder.jpgA l'heure où une grande majorité des citoyens sont connectés à Internet, peut-on encore parler de fracture numérique en Wallonie ? Quelles sont, doivent et devraient être les missions des Espaces Publics Numériques, quels rôles jouent-ils dans l'animation d'un territoire numérique et quelles responsabilités leur donne-t-on et veut-on leur donner ? Ce sont ces questions qu'ont évoquées au cours d'une table ronde organisée le 14 novembre dernier à Namur Eric Blanchart, chargé de mission EPN de Wallonie et coordinateur de la Semaine Numérique, Michel Jadot, responsable de l'EPN de Huy, Pierre Lelong, Coordinateur du Pôle Ressources & Diffusion de Technofutur TIC, Stéphane Ochendzan, Observateur pour la Région Wallonne et Gérard Valenduc, Directeur de recherche à la Fondation Travail-Université.

Quand la fracture numérique sort du radar
Eric Blanchart : « Si l'on effectue une recherche en ligne sur la combinaison des mots clés « fracture numérique » et « Belgique », plus rien d'actuel n'apparaît. On ne publie plus sur ce sujet. Cette expression semble complètement sortie du radar.   Gérard Valenduc : « C'est un constat d'autant plus intéressant que le SPF intégration sociale vient de nous demander de remettre à jour nos conclusions du plan de préparation de la deuxième phase du plan national de lutte contre la fracture numérique 2011-2015. Déjà à l'époque, en 2010, nous proposions de parler plutôt d'inclusion numérique. Aujourd'hui, si l'on regarde les chiffres bruts de Statbel, on constate qu'il y a 90 % d'utilisateurs réguliers d'Internet dans la population. Cela qui ne veut pas dire que les inégalités dans l'accès Internet, ce qu'on a appelé la fracture numérique au premier degré, ait tout à fait disparu. Par exemple, le facteur de discrimination revenus reste spectaculaire. Si l'on regarde par exemple le premier quartile, c'est à dire le quart de la population qui a les revenus les plus faibles, on est à peine à 50 %. C'est pour cela qu'il est plus pertinent de parler d'exclusion dans les poches de la population où elle existe encore et d'inclusion quand il s'agit de s'insérer dans la société numérique. Il faut donc mener des politiques à deux niveaux. Il s'agit de favoriser la pleine inclusion sociale par des activités liées au numérique tout en ciblant les dernières poches d'exclusion en matière d'accès. »

La culture et les emplois numériques sont les enjeux de demain.
C'est entre ces deux missions que les EPN se sentent parfois écartelés, faute d'un mandat clair, faute de moyens, faute de formation et d'encadrement ad hoc. Pierre Lelong : «Nous avons une définition de l'inclusion sociale, pas de l'inclusion numérique car la situation évolue sans cesse. Il n'existe pas, intellectuellement, un curseur qui permette de dire : ici je suis inclus, là le suis exclus car les outils et les usages évoluent sans cesse. Reste que les élus commencent à comprendre que l'inclusion numérique est fondamentale à l'inclusion sociale et que celle-ci est un travail qui doit se faire en amont ou en parallèle de l'accès, de l'éducation et de l'inclusion au numérique. Il y a de nouveaux dispositifs à imaginer. Il y a des partenariats et des frontières à dessiner avec différents acteurs sociaux, culturels et économiques de terrain. Eric Blanchart : « Oui, tout à fait. En 2005, les missions des EPN étaient claires. Aujourd'hui, c'est plus diffus. Les EPN sont parfois réduits au simple rôle de local d'accès à l'informatique. Or ils sont de plus en plus des espaces à vocation sociale, des lieux d'animation et de maillage d'un territoire. Ces rôles d'interface et d'acteur de l'inclusion numérique nécessitent un encadrement et des moyens qui font parfois cruellement défaut. Pierre Lelong : «Et qu'il faut repenser dans le cadre d'une politique locale numérique réfléchie et structurée qui définit les articulations entre les différents acteurs présents sur le territoire numérique. Il faut initier des dynamiques transversales. La culture et les emplois numériques sont les enjeux de demain. »

Interface conseil
Michel Jadot : « On se situe aujourd'hui sur le terrain du social et de l'usage. Les EPN sont de plus en plus un lieu d'accès public, un espace d'échanges et de rencontres. C'est un endroit social. Nous avons de plus en plus comme mission d'utiliser le numérique pour rassembler des gens autour d'un projet. Et puis il y a toute la question du savoir faire. Nous avons dans notre public des personnes qui ont travaillé avec un ordinateur en entreprise, mais avec des logiciels figés. Ils ont des questions très précises - joindre une pièce à un message, redimensionner une photo, publier sur un réseau social. Il faut y répondre avec de petits modules micro-ciblés. Cela n'a plus grand chose à voir avec une formation générique. Même chose pour des jeunes qui connaissent les réseaux sociaux par coeur, mais qui ne savent pas poster un CV en ligne. Voilà pour moi les 3 missions d'un EPN  : l'inclusion numérique, la formation et l'animation territoriale. En fait, il faudrait parler de guichet numérique. Il faudrait valider les structures des EPN en tant qu'interface de conseil avec le citoyen, les soutenir et les alimenter en ce sens. »

Reconnaissance statutaire
Stéphane Ochendzam : « Il me semble effectivement essentiel de recentrer les missions des EPN qui doivent faire l'objet d'une nouvelle impulsion en provenance du politique. Les EPN sont des espaces stratégiques de contact avec un citoyen de plus en plus immergé dans la société du numérique. Leurs rôles d'éducation, de formation et d'animation autour d'un projet et d'un territoire sont cruciaux. Dans ce contexte, le rôle et la fonction des animateurs multimédias doivent faire l'objet d'une reconnaissance statutaire. »

Tags : culture numérique - emplois numériques - fracture-numérique - guichet numérique - inclusion sociale - SPF Intégration sociale

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