Le blog

Le Web dans le jeu démocratique

Une thématique passionnante aux mille facettes. C’est ainsi que Périne Brotcorne parle du rapport entre la démocratie et le Web. Pour la chercheuse senior à la Chaire Travail-Université de l’UCL, la compréhension du fonctionnement des algorithmes est un enjeu démocratique majeur car ceux-ci façonnent une vision du monde, des formes d’organisation de la société et de l’espace public particulières.

 

Si l'affaire Cambridge Analytica a fait scandale, ce n'est pas uniquement en raison du siphonnage des données personnelles de dizaines de millions d'internautes. C'est aussi parce que la volonté de la société britannique de data marketing était de les utiliser à des fins de prédictions comportementales. L’objectif: orienter le vote de certains internautes ayant le profil de données ad hoc en faveur de Donald Trump, quitte à guider leur choix par du contenu inventé de toute pièce. Mais est-ce que ce principe de prédication par les traces est vraiment inédit?

 

Ouvrir la boîte noire

Périne Brotcorne: "Pas du tout: c’est l’un des moteurs du fonctionnement actuel des grandes entreprises comme Facebook, Google ou Amazon. C’est pour cela qu’il faut ouvrir la boîte noire des algorithmes, il faut en comprendre le fonctionnement car nous sommes face à un réel enjeu démocratique. Ces deux dernières années années, on a assisté à l'émergence de 2 dynamiques majeures dans le chiffrage de la société : la collecte massive des données et leur traitement par des algorithmes. Les instructions mathématiques que l'on donne aux ordinateurs sont à la base de nombreuses décisions qui nous concernent au quotidien, et dont on n'est pas toujours conscient. Il ne faut pas croire que ces calculs sont neutres et objectifs. Derrière ces données, il y a un système de valeur, des normes bien précises. Les algorithmes sont porteurs des valeurs de leur concepteur et de leur vision du monde. En levant le voile sur leur fonctionnement, nous allons capturer leur vision du monde et prendre conscience des choix politiques qui se cachent derrière les formules"

 

Nous sommes résumés à notre comportement

"Avec les algorithmes de prédiction comportementale, le futur de l'internaute est prédit par le passé des internautes qui lui ressemblent. L’algorithme calcule le profil d’un utilisateur à partir des traces de ses activités et apprend en comparant son profil à ceux d’autres internautes qui ont effectués les mêmes actions que lui. Puis il va tenter de prédire et d’induire de nouvelles actions. C'est ainsi qu'Amazon va pouvoir nous proposer un produit que nous n’avons pas encore acheté parce que des internautes qui ont un profil similaire, eux, l’ont acheté. Pour la chercheuse, cela pose des enjeux en matière d'égalité sociale. "Nous devons faire face à un comportementalisme radical dans lequel l’individu est ramené, résumé à ses seuls comportements. A côté des questions éthiques qui tournent autour de la préservation de la vie privée, de la protection des données personnelles, la prédiction comportementale par les algorithmes disqualifie le jugement des internautes au bénéfice de leur conduite, de leur comportement réel ou implicite. Le jugement de l'individu disparaît derrière son comportement.

 

L’espace public de plus en plus fragmenté

Les algorithmes produisent également un effet d’enfermement qui pousse à une fragmentation de plus en plus grande de l’espace public. "Ce sont ces fameuses bulles qui automatisent et uniformisent nos pratiques de consommation ou nos opinions. Les internautes sont de moins en moins confrontés à la diversité, à la divergence d'opinions ou de point de vue. Cette division de l'espace public sera d'autant plus dangereuse qu'on n'en aura pas conscience. C'est une fabrique de conformisme où chacun risque de rester bloqué dans sa sphère. Mais alors, quid de l'intentionnalité et du libre arbitre? Quelle est la perspective d'émancipation lorsque les désirs précèdent l'individu. C'est un renversement de perspective, la fabrique d'une société par le bas. "Ce faisant les algorithmes fragilisent le commun et le vivre ensemble. C'est pourquoi il faut à mon sens devenir un internaute entrepreneur de soi. Il faut sortir du moule pour entrer, comme le dit Dominique Cardon, en mode manuel et dérouter les algorithmes"

Tags : citoyenneté - éducation aux médias

Derrière PageRank & EdgeRank

Pour la chercheuse de l'UCAM, la plupart des utilisateurs ne sont pas conscients des mécanismes et des effets recherchés par des algorihtmes comme PageRank & EdgeRank. Très peu de personnes savent ainsi que c'est seulement une infime partie des publications publiées par un membre du réseau Facebook qui apparaît sur le fil d'actualité de ses amis : entre 5 à 7 % en raison des tris et classements opérés. Mélanie Millette: "Facebook a ainsi confié à son algorithme la responmabilité de limiter la portée des publications de ses membres.  Ses deux premiers critères de sélection sont le potentiel initial de "buzz" (si le message  est beaucoup liké, partagé ou commenté, l’algorithme va en accroître la diffusion), ou le côté payant d'informations sponsorisées."

 

PageRank : tapis rouge pour les grandes marques

PageRank, du nom de son créateur Larry Page, a été programmé pour diriger le moteur de recherche de Google en 1998. Si les formules et les variables qui le composent ne sont pas publiques, il fait depuis toujours l'objet de nombreuses analyses, notamment des agences de référencement. En 2005, l'introduction de la fonctionnalité de recherche personnalisée a définitivement assis le succès du moteur de recherche en permettant d'afficher des résultats qui prennent en compte les préférences et recherches passées des utilisateurs, les renvoyant dans un univers de plus en plus familier. En 2008, Google a introduit la fonction de suggestion qui affiche en temps réel, dans la zone de recherche, des suggestions de recherches à partir de celles déjà réalisées par d'autres utilisateurs du moteur de recherche. L'année suivante, une important mise à jour ouvrait la porte à la différenciation du poids des contenus en fonction de l'importance économique de son producteur. Vince, c'est le nom de la variable, déroulait le tapis rouge pour les grandes marques.

 

L'émergence du mobile

La recherche en temps réel date de 2009, la prise en compte des posts sur réseaux sociaux de 2010. Un an plus tard, une variable donnait plus d'importance au site produisant régulièrement des contenus «frais». En 2013, ce sont les contenus plus long, les articles de fonds qui seront mieux pris en compte. PageRank prendra encore au fut et à mesure des mises à jours les indices de recherche locale (quand on cherche un commerce dans sa ville par exemple) ou encore les sites «responsive» c'est à dire adaptés aux smartphones et tablettes.

 

Facebook : une ligne éditoriale basée sur le poids et l'argent

L'algorithme de Facebook s'appelle EdgeRank. Mélanie Millette : "L'un de ses principes de base est l'homophilie des réseaux. Prenons la variable «Affinité». Elle est calculée en fonction des pages que vous aimez et des contenus que vous partagez. L'algorithme va comparer votre profil avec celui des gens avec qui vous interagissez. Plus les profils seront similaires, plus la chance sera grande de voir apparaître les contenus sur le fil d'actualité. La variable «Poids» calcule la performance de la publication : le nombre de mentions j'aime, le nombre de clics pour agrandir le contenu, le temps passé sur l'info, les performances passées, le nombre de partages... Facebook prend également en compte et privilégie les contenus récents et, qui s'en étonnera, accorde de plus en plus de poids aux pages sponsorisées."

 

Maîtriser et préserver sa vie numérique

Face à ce qui ressemble de plus en plus à une logique d'impéralisme numérique de majors américains, Mélanie Millette  insiste sur l'importance de la prise de conscience de ce qui se joue dans les réseaux sociaux  afin de pouvoir récupérer une certaine maîtrise dans la conduite et la préservation de sa vie numérique. Comme l'explique la chercheuse, des gestes simples, des contrôles de ce que les médias sociaux savent de nous sont tout à fait possibles via des outils comme la fonction «Mon compte» de Google ou le profil publicitaire de Facebook. On peut bloquer les publicités, effacer régulièrement les cookies, multiplier les pseudos, bref, on peut dérouter les algorithmes. On peut aussi s'immerger dans les suites alternatives, campagnes Framasoft et autres moteurs DuckDuckCo. Cela n'enlève rien à la nécessité et à l'urgence de militer pour une plus grande transparence des algorithmes qui conditionnent et cadrent en temps réel l'accès aux informations et qui président de plus en plus aux décisions qui sont prises à notre égard. Si la transparence est nécessaire, elle n'est pas suffisante. Il faut aussi donner plus de contrôle au citoyen sur ce qui est fait de ses données, sur la manière dont elles sont collectés, traitées et commercialisées. Le nouveau règlement européen général relatif à la protection de données à caractère personnel (RGPD), qui entrera en vigueur en mars de l'année prochaine, est en ce sens un bon pas en avant. Et l'on suivra avec beaucoup d'attention la suite qui sera donnée au procès qui oppose la Commission Belge de la Vie Privée à Facebook sur ce sujet.

Tags : culture numérique - citoyenneté - vie-privée

Lutter contre l'analphabétisme numérique

En juillet dernier, le SPF Economie a publié son baromètre 2017 de la société de l'information. Si 61 % des Belges possèdent des compétences numériques générales de base ou avancées, 25 % ont des faibles compétences et 14 % n'en n'ont aucune. Ces données viennent en écho avec l'étude menée l'année passée par Market Probe auprès de 1015 belges à la demande du Gezinsbond, l'équivalent flamand de la Ligue des Familles. Ainsi, si 86 % de la population belge a accès à un ordinateur et Internet, 40 % d'entre elles sont incapables d'utiliser Tax-on-web et 50 % ne parviennent pas à remplir un formulaire. Près d'un belge sur deux ne sait pas utiliser les méthodes de paiement en ligne comme Paypal, Doccle, Ogone ou Zoomit ni remplir correctement des formulaires destinés à l'obtention d'allocation sociales. C'est pourquoi la Ligue des Familles et le Gezinsbond appellent à lutter contre l'illetrisme numérique

 

Pour des applications en ligne plus accessibles

Christel Verhas, directrice de la politique familiale du Gezinsbond : « «Les aptitudes informatiques sont un pan essentiel des compétences nécessaires à la vie en société. Pourtant, nous constatons que même des gens ayant un ordinateur et un accès à Internet ne sont pas toujours capables d'exploiter pleinement ces ressources. C'est pourquoi il est important que les autorités, les entreprises et les institutions s'efforcent d'atténuer la fracture digitale en aidant les gens, en les assistant et en leur soumettant suffisamment d'alternatives non numériques. Il incombe aux autorités de mieux guider les ménages dans les sphères numériques et de garantir le libre choix entre les canaux traditionnels et Internet. C'est pourquoi nous appelons à rendre les applications en ligne plus accessibles, à gommer les barrières et surtout à ne pas discriminer les personnes moins habiles devant un clavier, que ce soit en traitant plus lentement leur dossier ou en compliquant l'accès aux guichets, brochures, centrales téléphoniques et documents délivrés sur papier"

 

Les femmes, les senior et les familles sans enfants plus touchées

Toujours selon cette étude, 1 belge sur 5 est incapable d'envoyer ou de recevoir des e-mails et 1 sur 7 de surfer sur Internet. Consulter les sites d'actualités pose problème à 1 personne sur 4. 1 sur 3 ne parvient pas à consulter les horaires des transports publics. Cette fracture numérique de deuxième génération touche plus particulièrement les femmes, les personnes plus âgées et les familles sans enfants. Ces aptitudes Internet insuffisantes causent aussi une plus grande vulnérabilité à la fraude sur Internet. 1 belge sur 2 (49%) ne sait pas comment protéger ses données individuelles contre des pirates et presque autant (46%) installer un anti virus.

 

Réduire l'écart de compétences

C'est pour sensibiliser et lutter contre cet illetrisme digital que l'Unesco avait mis l'alphabétisation dans un monde numérique au coeur de la journée internationale de l'alphabétisation ce 8 septembre dernier. Irina Bokova, Directrice générale de l'Unesco : «L’alphabétisation est traditionnellement définie comme un ensemble de compétences en lecture, en écriture et en calcul utilisées dans un certain contexte. Les sociétés du savoir numérique sont en train de transformer cette définition, car elles requièrent des compétences nouvelles et plus complexes en lecture et en écriture. En contrepartie, dans le même temps, la technologie peut contribuer au développement de l’alphabétisation. » En rappelant qu’une large part des adultes et des jeunes de par le monde, y compris dans les pays développés, ne possède pas les compétences numériques élémentaires nécessaires pour être pleinement intégrés à nos sociétés et au monde du travail, elle a insisté sur le fait que « réduire cet écart de compétences était un impératif sur le plan de l’éducation et du développement ».

 

Tags : fracture-numérique

Minecraft-1

Quand l'éveil à la citoyenneté passe par Minecraft

Le redémarrage de l'EPN de Neufchâteau a coïncidé avec l'arrivée de Christophe voici 2 ans. Après une parenthèse de 4 ans, il a tout d'abord fallu remettre le matériel «à niveau», avant de se lancer dans le développement de nouvelles animations dont certaines sont pour le moins originales, comme ce stage d'éveil à la citoyenneté sur Minecraft. Le public? Les enfants de cinquième primaire des écoles communales de Neufchâteau, soit une cinquantaine d'élèves

 

Le Domaine des Celtes

Christophe Vangoethem: «J'utilise Minecraft Education pour travailler sur le thème des Celtes, cher au patrimoine de Neufchâteau. Pour l'occasion, chaque élève reçoit un rôle dans un village Celte dont je suis le roi : druide, bûcheron, éleveur,… Les habitants devront traverser ensemble toute une série de péripéties, dont l'attaque du village qu'il faudra reconstruire. Le groupe devra aussi gérer la mort du roi, et se choisir un nouveau chef. Mais lequel et sur base de quels principes?» Le jeu est conçu pour obliger les élèves à s'organiser, à respecter leurs engagements face au groupe et à aider les plus faibles pour gagner tous ensemble. »

 

Les 12 Commandements du Cybernaute

Toujours à destination des écoles, mais à l'intention des 6èmes primaires cette fois, l'EPN propose un atelier de 6 demi-journées consacré à l'éveil au numérique. Il a 3 objectifs: la maîtrise de l'ordinateur (utilisation du clavier, gestion des dossiers et des fichiers), la capacité à rendre un travail sous format électronique et l'éducation numérique. «J'ai réalisé une charte intitulée «les 12 commandements du Cybernaute» qui a été validée par Child Focus. Je l'utilise comme base pour sensibiliser les enfants aux bonnes pratiques du Web en abordant des thématiques comme le respect de la vie privée, la pornographie, le harcèlement, le radicalisme,... Nous sommes passé dans les 7 écoles communales de l'entité et terminé le cycle par une exposition à la bibliothèque. L'expérience a rencontré un très grand succès et va être renouvelée.»

 

Gaming Night

La formule remporte elle aussi plus qu'un succès d'estime. Une fois par mois, de 18h30 à 22h00, l'EPN ouvre ses portes aux joueurs de tous âges. «Le but est de les faire jouer ensemble. A partir de Minecraft Education bien sûr, en se mettant d'accord sur le scénario mais aussi sur d'anciennes consoles (via le tableau numérique) et sur les jeux installés sur les terminaux des participants. « C'est assez rock and roll : ambiance garantie! »

 

Le château remis à neuf.

En virtuel bien sûr et via un concours doté de 250 € de prix. «Il s'agit de reconstruire le château de Neufchâteau dans Minecraft. Nous avons mis au point un dossier pédagogique et deux visites sont prévues pour découvrir le site dans son état actuel. Le prix sera attribué à 60 % pour la qualité de la reconstitution historique et à 40 % pour la créativité. Le Cercle d'histoire et l'association des amis du château de Neufchâteau font partie du jury.» Et c'est encore et toujours le patrimoine de Neufchâteau qui est mis à l'honneur avec Chestropedia, une encyclopédie en ligne participative animée par des seniors du cru.

Tags : citoyenneté

Les EPN, des guichets numériques pour des espaces citoyens tout public

image.pngC'est une des principales conclusions de la table ronde organisée le 14 novembre dernier sur l'évolution des missions des EPN. L'EPN est un espace citoyen « neutre », ouvert à tout public et pas seulement aux citoyens précarisés ou à la recherche d'un emploi. Créés au départ en tant que lieux d'accès pour réduire la fracture numérique, les EPN ne doivent pas être réduits au seul concept de local de formation informatique. Eric Blanchart : «Ce serait une erreur de réduire les EPN à de simples outils de « gestion » de la révolution Web. Il ne s'agit pas pour eux de promouvoir les techniques mais d'encourager les bonnes pratiques pour plus de bien être et d'insertion du citoyen, pour des accès à l'emploi plus facile, pour une culture numérique pour tous. »

Exit la fracture numérique
Pierre Lelong : « Il ne s'agit plus de parler de fracture numérique, mais bien de mettre à l'ordre du jour le concept d'inclusion en tant que processus permanent d'appropriation des techniques, donc sans curseur fixe entre les « inclus » et les « exclus ». De lieu d'accès, on devrait s'orienter vers des structures de services à dimension territoriale. Partant du concept de guichet, on pourrait imaginer leur déclinaison en fonction de la taille de l'EPN et du type d'activités qui y sont menées : centre de ressources numériques, information et conseil citoyen, formation des acteurs locaux, veille territoriale, support à destination des dispositifs EPN plus petits, conseil pour le tissu associatif. Il faut adosser à l'activité d'accès libre celle d'accompagnement et de soutien à la dynamique locale. Il faut donner à la formation une orientation usage et développer des logiques d'information.  On pourrait imaginer des « Super EPN » dotés de fonction de coordination et de remontée des besoins vers le centre de compétences de la Région wallonne. Reste à voir comment tout cela peut se financer. »

Guichets citoyens du numérique
Michel Jadot : «La fonction des EPN est trop floue aux yeux des citoyens. On croit que les EPN sont là pour assurer un accès gratuit à l'informatique et à Internet, mais on est équipé à la maison. Qu'ils sont là pour former, mais on est déjà formé. Ou du moins on croit qu'on l'est, mais on a plein de petits problèmes et on hésite à ouvrir la porte d'un EPN pour une simple question. On a peur d'embêter. Avec la notion du guichet, on sait qu'on peut passer la porte quand on le souhaite, que quelqu'un est là pour me répondre. Cela implique d'alimenter les EPN en supports et brochures d'information sur le numérique et de prévoir des soutiens financiers. A l'heure où l'on baigne dans le tout numérique, il me semble que l'enjeu en vaut la chandelle. Stéphane Ochendzam : « Cela me semble en effet un dispositif facile à mettre en place pour apporter et garantir des services à des citoyens qui sont confrontés en permanence avec des problématiques et des questions liées au numérique : sécurité, virus, protection des données, recherche critique de l'information, accès aux services en ligne, comparaison des offres des fournisseurs d'accès,...  Cela traverse différents champs et compétences : l'action sociale, l'égalité des chances, l'emploi, les télécommunications, l'économie, la sécurité des personnes, les pouvoirs publics locaux, régionaux, communautaires et fédéraux. Reste à voir comment orchestrer tout cela. »

Porteurs de projets et « mailleurs » de territoires
Eric Blanchart : « Il est aussi fondamental de rappeler que les EPN ne sont pas là pour encourager les techniques mais pour promouvoir les pratiques et les usages. Il faut se concentrer sur la valeur ajoutée des actions de formation, ne pas mettre l'outil abordé en évidence, mais ce à quoi il peut s'avérer utile dans le cadre d'un projet à l'échelle d'un citoyen ou d'un acteur local. » Michel Jadot : « Un EPN ne doit pas rester figé, il doit s'ouvrir aux autres, multiplier les projets et les partenariats. Nous devons être des acteurs d'animation des territoires numériques d'aujourd'hui et de demain. » Contre l'exclusion, pour l'inclusion, numérique et donc sociale, culturelle et économique.  C'est en guise de conclusion sur la nécessaire redéfinition des rôles des EPN le dernier volet d'importance : celui du maillage territorial.

Tags : guichet numérique - inclusion numérique - territoire numérique

Les EPN, acteurs d'inclusion et porteurs de projets des territoires numériques

folder.jpgA l'heure où une grande majorité des citoyens sont connectés à Internet, peut-on encore parler de fracture numérique en Wallonie ? Quelles sont, doivent et devraient être les missions des Espaces Publics Numériques, quels rôles jouent-ils dans l'animation d'un territoire numérique et quelles responsabilités leur donne-t-on et veut-on leur donner ? Ce sont ces questions qu'ont évoquées au cours d'une table ronde organisée le 14 novembre dernier à Namur Eric Blanchart, chargé de mission EPN de Wallonie et coordinateur de la Semaine Numérique, Michel Jadot, responsable de l'EPN de Huy, Pierre Lelong, Coordinateur du Pôle Ressources & Diffusion de Technofutur TIC, Stéphane Ochendzan, Observateur pour la Région Wallonne et Gérard Valenduc, Directeur de recherche à la Fondation Travail-Université.

Quand la fracture numérique sort du radar
Eric Blanchart : « Si l'on effectue une recherche en ligne sur la combinaison des mots clés « fracture numérique » et « Belgique », plus rien d'actuel n'apparaît. On ne publie plus sur ce sujet. Cette expression semble complètement sortie du radar.   Gérard Valenduc : « C'est un constat d'autant plus intéressant que le SPF intégration sociale vient de nous demander de remettre à jour nos conclusions du plan de préparation de la deuxième phase du plan national de lutte contre la fracture numérique 2011-2015. Déjà à l'époque, en 2010, nous proposions de parler plutôt d'inclusion numérique. Aujourd'hui, si l'on regarde les chiffres bruts de Statbel, on constate qu'il y a 90 % d'utilisateurs réguliers d'Internet dans la population. Cela qui ne veut pas dire que les inégalités dans l'accès Internet, ce qu'on a appelé la fracture numérique au premier degré, ait tout à fait disparu. Par exemple, le facteur de discrimination revenus reste spectaculaire. Si l'on regarde par exemple le premier quartile, c'est à dire le quart de la population qui a les revenus les plus faibles, on est à peine à 50 %. C'est pour cela qu'il est plus pertinent de parler d'exclusion dans les poches de la population où elle existe encore et d'inclusion quand il s'agit de s'insérer dans la société numérique. Il faut donc mener des politiques à deux niveaux. Il s'agit de favoriser la pleine inclusion sociale par des activités liées au numérique tout en ciblant les dernières poches d'exclusion en matière d'accès. »

La culture et les emplois numériques sont les enjeux de demain.
C'est entre ces deux missions que les EPN se sentent parfois écartelés, faute d'un mandat clair, faute de moyens, faute de formation et d'encadrement ad hoc. Pierre Lelong : «Nous avons une définition de l'inclusion sociale, pas de l'inclusion numérique car la situation évolue sans cesse. Il n'existe pas, intellectuellement, un curseur qui permette de dire : ici je suis inclus, là le suis exclus car les outils et les usages évoluent sans cesse. Reste que les élus commencent à comprendre que l'inclusion numérique est fondamentale à l'inclusion sociale et que celle-ci est un travail qui doit se faire en amont ou en parallèle de l'accès, de l'éducation et de l'inclusion au numérique. Il y a de nouveaux dispositifs à imaginer. Il y a des partenariats et des frontières à dessiner avec différents acteurs sociaux, culturels et économiques de terrain. Eric Blanchart : « Oui, tout à fait. En 2005, les missions des EPN étaient claires. Aujourd'hui, c'est plus diffus. Les EPN sont parfois réduits au simple rôle de local d'accès à l'informatique. Or ils sont de plus en plus des espaces à vocation sociale, des lieux d'animation et de maillage d'un territoire. Ces rôles d'interface et d'acteur de l'inclusion numérique nécessitent un encadrement et des moyens qui font parfois cruellement défaut. Pierre Lelong : «Et qu'il faut repenser dans le cadre d'une politique locale numérique réfléchie et structurée qui définit les articulations entre les différents acteurs présents sur le territoire numérique. Il faut initier des dynamiques transversales. La culture et les emplois numériques sont les enjeux de demain. »

Interface conseil
Michel Jadot : « On se situe aujourd'hui sur le terrain du social et de l'usage. Les EPN sont de plus en plus un lieu d'accès public, un espace d'échanges et de rencontres. C'est un endroit social. Nous avons de plus en plus comme mission d'utiliser le numérique pour rassembler des gens autour d'un projet. Et puis il y a toute la question du savoir faire. Nous avons dans notre public des personnes qui ont travaillé avec un ordinateur en entreprise, mais avec des logiciels figés. Ils ont des questions très précises - joindre une pièce à un message, redimensionner une photo, publier sur un réseau social. Il faut y répondre avec de petits modules micro-ciblés. Cela n'a plus grand chose à voir avec une formation générique. Même chose pour des jeunes qui connaissent les réseaux sociaux par coeur, mais qui ne savent pas poster un CV en ligne. Voilà pour moi les 3 missions d'un EPN  : l'inclusion numérique, la formation et l'animation territoriale. En fait, il faudrait parler de guichet numérique. Il faudrait valider les structures des EPN en tant qu'interface de conseil avec le citoyen, les soutenir et les alimenter en ce sens. »

Reconnaissance statutaire
Stéphane Ochendzam : « Il me semble effectivement essentiel de recentrer les missions des EPN qui doivent faire l'objet d'une nouvelle impulsion en provenance du politique. Les EPN sont des espaces stratégiques de contact avec un citoyen de plus en plus immergé dans la société du numérique. Leurs rôles d'éducation, de formation et d'animation autour d'un projet et d'un territoire sont cruciaux. Dans ce contexte, le rôle et la fonction des animateurs multimédias doivent faire l'objet d'une reconnaissance statutaire. »

Tags : culture numérique - emplois numériques - fracture-numérique - guichet numérique - inclusion sociale - SPF Intégration sociale

La commune de Huy a son Wiki

epnhuyVoici deux ans que l'EPN de Huy réfléchit avec le Centre Culturel de l'arrondissement de Huy à un projet d'encyclopédie territoriale. Ainsi est né ce 1er octobre WikiHuy, où quand l'écriture relie citoyens, journaux de quartiers, associations, artistes, bibliothécaires et enseignants.

Michel Jadot Coordinateur EPN & Animateur Multimédia  : « C'est une première en Région wallonne. En association avec le Centre Culturel, on a commencé par former les associations de la région hutoise à la création d'un site Internet. Et puis on s'est dit que ce serait chouette de mettre en place un outil participatif et collaboratif. Dans un premier temps, nous avons testé le blogue multimédia mis en place par la commune de Brest dans le cadre d'un projet européen. Mais la plate-forme était fermée et difficile à adapter. Nous avons alors opté pour une plate-forme identique à celle utilisée dans le cadre de Wiki Brest. Elle est basée sur MediaWiki, un logiciel open source. Nous avons présenté le projet aux 18 permanents culturels. Tous ont été emballés. Puis on a élargi aux bibliothèques, à l'IPEPS et à Latitude 50 pour constituer un comité de suivi qui se réunit chaque mois. C'est en son sein qu'a été établie la charte d'utilisation de notre encyclopédie territoriale. »

Wikicafés
Le rôle de l'EPN dans Wikihuy ? « Un rôle de maintenance technique et de formation à l'écriture dans le Wiki, chez nous et en mode décentralisé. Avec les EPN de Wanze et de Marchin qui sont également partie prenante, nous lançons par ailleurs les wikicafés. Ce sont des réunions informelles où les citoyens intéressés par la valorisation d'un projet ou d'un quartier peuvent se retrouver. Par exemple, on peut songer à une page rédigée à partir d'une série de cartes postales anciennes. Il s'agit d'ajouter une plus value, une participation citoyenne dans une commune autour d'un projet commun. Autre exemple : notre club informatique Senior, le Cyber Dede va visiter une fromagerie régionale et travailler à une page tournant autour de la fabrication de notre fameux Saint Mengold. »

Mémoire collective

La fonction de ce Wiki ? « Elle est double. Il s'agit de réunir et de partager toute la richesse de notre patrimoine régional sur les plans culturel et associatif, de constituer un support à la mémoire collective de notre région, et de favoriser les échanges de savoir à son échelle. Sur le modèle de l'encyclopédie en ligne Wikipédia, le but est d'offrir à tous les publics des ressources documentaires sur le territoire. Il s'agit de créer un outil privilégié de communication à même de favoriser la diffusion des connaissances et de valoriser l'image de la région de Huy auprès de ses habitants et des extérieurs, mais aussi de fédérer les professionnels (archives, bibliothèques, services d'animation du patrimoine, communauté éducative...), les associatifs et les particuliers (qui seront invités à participer activement à l'écriture dans WikiHuy) autour d'un projet collaboratif et démocratique."

Répertoire associatif et agenda artistique
Le WikiHuy constitue aussi un répertoire associatif et artistique évolutif, dont l'intérêt sera lié à l'acuité des mises à jour et à l'exhaustivité de son agenda. Chaque association, chaque artiste aura l'occasion d'actualiser régulièrement sa page. Les pages de notre Wiki territorial permettent aux associations et institutions de relater leurs activités et de présenter toutes les richesses culturelles de la région hutoise sous forme de textes, de photos, videos et enregistrement sonores. »

L' EPN de Bernissart et Lire & Ecrire : derrière les écrans, cherchez le livre

Au rendez-vous des copains...

Dans la cité du Préau à Bernissart, plus de 40 nationalités se croisent. En collaboration avec l'EPN de l'entité , Lire & Ecrire organise des animations multimédia d'apprentissage et de familiarisation avec le français. Dans la maison du Préau tout d'abord et puis au sein de la bibliothèque de Blaton, histoire d'apprivoiser les lettres. C'est chose faite : le travail réalisé avec les apprenants va se conclure par un livre.

Patrice Moura est le coordinateur de l'EPN de Bernissart. Depuis 7 ans, il sillonne les campagnes avec son collègue Sébastien Cailleau au volant du cybernibus. « Nous desservons les 5 communes de Bernissart, Blaton, Harchies, Pommeroeul et Ville-Pommeroeul, au rythme d'une entité par semaine. Les groupes nous suivent. Nous avons ainsi le groupe du lundi, celui du mardi, du mercredi et du jeudi. » Au menu, une vingtaine de modules, le tout s'étendant sur près d'une année et demi. « C'est plus un plaisir et un hobby qu'une formation. »

L'amitié au rendez-vous des vendredi du cyber
Le vendredi est un peu particulier : depuis 7 ans, le cyber bus accueille des fidèles qui débattent de sujets branchés à partir d'articles en ligne, piochés dans des journaldugeek.com et autre téléchargez.net. Cela s'appelle les vendredi du cyber. Des liens d'amitiés se sont tissés : bowling, petits restos et découvertes numériques en sus : « Nous avons déjà pu visiter les studios de Notélé , la cabine de projection du cinéma de Mons Imagix et le MIC ( Microsoft Innovation center). Nous choisissons des endroits liés au monde numérique. Le prochain objectif : les studios de Classic 21 à Mons. » Cela plaît : un second groupe a été mis en place, il se réunit un jeudi sur trois. L'EPN organise également des formations à l'intention de la maison de repos Les Glycines à Harchies, via des portables, 4 écrans tactiles et bientôt deux iPod.  Le cybernibus est également partie prenante du projet "Bernissart, Commune Amie des Aînés !'. L'EPN développe ainsi différents partenariats, dont celui avec Lire & Ecrire et la bibliothèque de Blaton.

Du Préau à la bibliothèque
Dans les animations mises en place par Lire & Ecrire, l'EPN gère la partie TIC. La formation a lieu les mardi après-midi dans le local de la Maison du Préau de la cité éponyme. Patrice Moura « Je suis là en tant que support informatique. Luc Parret, formateur bénévole à Lire & Ecrire, assure l'animation. L'objectif est de rendre les apprenants autonomes et d'utiliser les TIC pour faciliter les apprentissages. « Au début de la formation, les participants démarrent eux-mêmes leur ordinateur, vont dans leur messagerie, lisent le courrier du formateur qui leur a transmis des liens vers des sites d'apprentissage de français et de mathématique. La semaine passée, le lien pointait vers un site d'envoi de cartes de voeux. La bibliothèque de Blaton est partenaire du projet. « C'est le lieu idéal pour se familiariser avec le français. Les apprenants ont été très intéressés par l'univers du livre. Cela nous a donné une idée. Et s'ils en rédigeaient un ? On a consacré plusieurs mardi, huit en tout, à ce sujet. Les participants ont parlé de leur vécu, de leur hobby,... On a travaillé et traduit tout cela dans un recueil d'une trentaine de pages. Le coordinateur de Lire & Ecrire, Dominique rossi, a été séduit par le résultat et cherché un moyen de l'éditer. La Fédération Wallonie Bruxelles a décidé de soutenir le projet et un livret va être publié, toujours en collaboration avec les apprenants. Il devrait être diffusé l'ensemble des bibliothèques de la fédération Wallonie Bruxelles »

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EPN et bibliothèques : dépasser la diffusion documentaire

C'est le 22 octobre dernier à l'Université de Travail de Charleroi que le service lecture de la Fédération Wallonie Bruxelles a organisé la journée « Partagez l'aventure des bibliothèques » à l'intention des étudiants de dernière année des sections bibliothécaires, documentalistes et sciences du livre. Différents ateliers étaient consacrés aux enjeux et métiers du développement des pratiques de lecture et d'écriture en bibliothèque, dont deux sur le rôle des EPN en bibliothèque. L'EPN de l'Université du travail est géré par Daniel De la Marche, détenteur d'un graduat en informatique de gestion et d'une formation de bibliothécaire. « Il ne faut pas », explique Daniel , « être informaticien pour gérer un EPN. Bien sûr, il faut avoir la fibre mais on n'est pas tout seul. Les EPN labellisés ont accès gratuitement à des formations organisées par Technofutur. Il existe un réseau social d'information, d'échange et d'entraide entre animateurs. »

Articuler l'EPN avec la bibliothèque
Quelle est l'articulation entre l'EPN et la bibliothèque ? «L'EPN doit se greffer aux pratiques de la bibliothèque afin d'aller au-delà de la simple diffusion documentaire. Nous avons placé sur un support en ligne les activités d'un stage d'écriture organisé par l'ASBL Sima. . Nous avons acquis pour ce faire le logiciel Comic Life qui permet de réaliser très facilement un roman photo simplifié. Nous avons utilisé lors d'une visite de classe le site Jimdo pour leur permettre de s'exprimer d'une nouvelle façon. Nous apportons une dimension complémentaire aux activités de la bibliothèque.»
Quel public l'EPN de l'UT touche-t-il ? « Essentiellement le public scolaire et les personnes âgées. Il y a à proximité d'autres structures qui s'adressent aux demandeurs d'emploi. Nous avons des plages horaires de consultation libre, des sessions organisées sur rendez-vous et des ateliers thématiques que nous organisons en fonction des demandes des lecteurs : les logiciels libres, le cloud computing, comme gérer et sécuriser son profil Facebook ,... Nous avons la chance d'être complément indépendant dans la gestion de notre EPN et de bénéficier d'une connexion haut débit au réseau académique géré par Belnet. Dans de nombreux EPN, on dépend de l'informatique communale. Pour une simple mise à jour, il faut parfois des semaines et si la politique de sécurité interdit par exemple l'accès à Facebook, l'animateur se trouve coincé. Il faut bien savoir qu'il n'y a pas deux EPN identiques. Parfois, leur arrivée dans une bibliothèque est le fruit du hasard. Je songe à un projet entre un CPAS et Oxfam dans une commune qui a débouché sur la création d'un EPN. Il n'y avait pas de place dans les locaux du CPAS : on a mis l'EPN dans la bibliothèque mais personne n'était prêt ! »

On se sent utile
A l'instar du réseau de bibliothèque de la Louvière, L'UT de Charleroi planche sur un projet de liseuses électroniques. Daniel  : la bibliothèque et le numérique sont de plus en plus imbriqués. Dans ce contexte, l'EPN aura un rôle de plus en plus important à jouer.Pour moi, c'est le même métier que celui d'un bibliothécaire mais avec des équipements différents. C'est ce qui fait la beauté de ce métier : on se sent utile , on voit que l'on sert à quelque chose.»

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EPN : pour des déclics intergénérationnels

En 2010, la Région wallonne a lancé un appel à projet en direction des EPN afin de lutter contre la fracture numérique intergénérationnelle. 2 ans plus tard, nous voilà en pleine année européenne du vieillissement actif et des solidarités entre les générations. Par essence, l'EPN se prête aux rencontres, aux mélanges des genres, des âges et des cultures. Comment (mieux) y intégrer des pratiques intergénérationnelles ? Atoutage propose des feuilles de route méthodologique et pédagogique en la matière.

« Par exemple en prenant en compte l'aménagement » explique Cécile Dupont, Directrice. « Nous avons apporté un soutien méthodologique en ce sens à l'EPN de Quevy. Ouvrir un lieu comme un EPN à toutes les générations entraîne de facto une réflexion. Sur les messages qu'on va véhiculer. Sur la communication et les supports qu'on va utiliser pour toucher tel ou tel public. Il s'agit de rendre l'espace attractif pour toutes les générations,non seulement en matière d'accessibilité, mais aussi de convivialité et d'interactivité. »

Croiser les attentes
Comment favoriser les échanges ? Avec des initiatives déjà bien rodées par certains EPN comme l'initiation des plus âgés par les jeunes. « Mais il est intéressant, important, » ajoute Cécile Dupont,  d'avoir une réciprocité, de voir ce que chacun y trouve comme intérêt. Il s'agit d'envisager, de faciliter et stimuler les échanges dans les deux sens. » L'ASBL peut intervenir sous forme de coaching. Il faut compter 2 ou 3 séances de 2 heures : « On peut par exemple aider à effectuer un relevé des attentes des utilisateurs potentiels et voir comment on peut les croiser. On peut aussi prendre en compte la participation de bénévoles.  La dimension du bénévolat est de facto importante lorsque l'on travaille dans l'intergénérationnel."

Dynamique intergénérationnelle
« Il y a tout un travail possible à faire autour de l'animateur, envisager son rôle dans une dynamique intergénérationnelle où il agira en tant que facilitateur et médiateur. Ce n'est pas si évident. En Maison de Repos, nous pensions avoir fait un bon « briefing » d'un animateur multimédia et pourtant, on s'est aperçu qu'il prenait, sans en avoir conscience, uniquement des exemples qui ne pouvaient « parler » qu'à une seule génération.

Livre-outil
En 2010, Atoutage a publié chez de Boeck un livre outil intitulé "Commenté développer une action intergénérationnelle ?". Ce guide, rédigé en partenariat avec une vingtaine de professionnels du secteur intergénérationnel belge, est le fruit de deux années de recherche. Il propose une feuille de route pour concevoir, développer ou évaluer un projet intergénérationnel Ici un habitat kangourou, là un mentorat, une pièce de théâtre ou des formations. Comment monter un projet générationnel ? Y a-t-il des trucs et astuces à connaître ? Que faut-il éviter ? Comment développer des activités destinées à un public spécifique ? Comment le mettre en lien avec d'autres générations ? Le guide apporte des réponses concrètes, propose des idées, au travers des témoignages, liste des outils (une cinquantaine) directement utilisables pour le travailleur de terrain des secteurs associatif, éducatif, culturel...et pour les animateurs d'EPN.

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